Le pr\u00e9sident de l\u2019AMF, Fran\u00e7ois Baroin, a \u00e9crit le 12 f\u00e9vrier au d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 interminist\u00e9riel \u00e0 la pr\u00e9vention et \u00e0 la lutte contre la pauvret\u00e9, Olivier Noblecourt, pour lui fait part des positions de l\u2019association \u2013 et de certaines inqui\u00e9tudes \u2013 sur le Plan pauvret\u00e9 pr\u00e9sent\u00e9 \u00e0 l\u2019automne dernier (lire\u00a0Maire info<\/em>\u00a0du 14 septembre<\/a>).
\nDans un contexte o\u00f9 les maires constatent \u00ab\u00a0une augmentation importante<\/em>\u00a0\u00bb du nombre de leurs administr\u00e9s touch\u00e9s par la pauvret\u00e9 et o\u00f9 de nombreuses communes ont d\u00fb \u00ab\u00a0augmenter de fa\u00e7on importante le budget de leur CCAS<\/em>\u00a0\u00bb, le manque de moyens dont disposent les \u00e9lus pour faire face \u00e0 cette situation devient criant.
\nFran\u00e7ois Baroin passe donc en revue les diff\u00e9rentes mesures envisag\u00e9es par le Plan pauvret\u00e9, qui reposent principalement sur l’implication du bloc communal. Mais en posant d\u2019embl\u00e9e un pr\u00e9alable : \u00ab\u00a0Il est inacceptable que soit impos\u00e9e aux collectivit\u00e9s ayant contractualis\u00e9 une obligation de r\u00e9sultats en mati\u00e8re de lutte contre la pauvret\u00e9\u00a0<\/em>\u00bb ; et que les exp\u00e9rimentations pr\u00e9vues par le plan \u00ab\u00a0ne soient pas \u00e9tendues \u00e0 toutes les cat\u00e9gories de territoires, notamment les communes rurales et les petites villes<\/em>\u00a0\u00bb, car la pauvret\u00e9 touche tous les territoires et pas seulement les grandes villes. Les maires demandent \u00e0 \u00eatre \u00ab\u00a0\u00e9troitement associ\u00e9s<\/em>\u00a0\u00bb aux conf\u00e9rences r\u00e9gionales qui vont \u00eatre organis\u00e9es pour identifier les chantiers prioritaires.<\/p>\n

\u00ab\u00a0Co-financements p\u00e9rennes\u00a0\u00bb<\/strong>
\nLe Plan pauvret\u00e9 pr\u00e9voit qu\u2019une aide soit accord\u00e9e aux collectivit\u00e9s si elles mettent en place une tarification sociale dans les cantines, avec un tarif minimal \u00e0 1 euro. Pour Fran\u00e7ois Baroin, cette aide doit concerner \u00ab\u00a0l\u2019ensemble des communes\u00a0<\/em>\u00bb et non uniquement les \u00ab\u00a0communes fragiles de moins de 10 000 habitants<\/em>\u00a0\u00bb comme le pr\u00e9voit pour l\u2019instant le gouvernement. Mais il rappelle que la restauration scolaire est une comp\u00e9tence facultative pour les communes et EPCI et que les \u00e9lus doivent rester \u00ab\u00a0libres<\/em>\u00a0\u00bb de d\u00e9cider de leur politique en la mati\u00e8re. Pour ce qui est des petits d\u00e9jeuners gratuits dans les \u00e9coles, \u00ab\u00a0l\u2019AMF insiste pour que cette mesure soit enti\u00e8rement prise en charge par l\u2019\u00c9tat<\/em>\u00a0\u00bb.
\nUn important chapitre du courrier de Fran\u00e7ois Baroin est consacr\u00e9 aux actions vis-\u00e0-vis de la famille, avec une forte demande de \u00ab\u00a0souplesse\u00a0<\/em>\u00bb : l\u2019AMF attend notamment de la Cnaf qu\u2019elle \u00ab\u00a0assouplisse les conditions de renouvellement des agr\u00e9ments des centres sociaux<\/em>\u00a0\u00bb, les maires ayant besoin de \u00ab\u00a0co-financements p\u00e9rennes<\/em>\u00a0\u00bb pour pouvoir les d\u00e9velopper. Il soul\u00e8ve \u00e9galement l’ inadaptation du \u00ab\u00a0bonus mixit\u00e9<\/em>\u00a0\u00bb pr\u00e9vu pour les EAJE (\u00e9tablissements d\u2019accueil du jeune enfant). Le dispositif qui consiste \u00e0 calculer la mixit\u00e9 \u00ab\u00a0\u00e0 l\u2019\u00e9chelle de chaque cr\u00e8che<\/em>\u00a0\u00bb et non d\u2019un quartier ou d\u2019une commune \u00ab\u00a0n\u2019incite pas \u00e0 la mixit\u00e9<\/em>\u00a0\u00bb, \u00e9crit le maire de Troyes, qui souligne \u00e9galement que les \u00e9lus ont , en outre, de plus en plus de mal \u00e0 \u00ab\u00a0concilier les objectifs sociaux (du) service public avec les objectifs purement comptables impos\u00e9s par la branche famille en contrepartie de ses co-financements\u00a0<\/em>\u00bb.
\nFran\u00e7ois Baroin met \u00e9galement le doigt sur un sujet qui a visiblement choqu\u00e9 l\u2019AMF : dans la charte sign\u00e9e en f\u00e9vrier 2017 par l\u2019AMF et la Cnaf, il \u00e9tait clairement pr\u00e9cis\u00e9 que l\u2019adh\u00e9sion au \u00ab\u00a0fichier localis\u00e9 et anonymis\u00e9 des enfants usagers d\u2019EAJE\u00a0\u00bb (syst\u00e8me Filou\u00e9) n\u2019\u00e9tait en aucun cas obligatoire pour percevoir les bonus. Or, des circulaires sont venues contredire cet \u00e9tat de fait et imposent \u00e0 pr\u00e9sent l\u2019adh\u00e9sion \u00e0 Filou\u00e9 pour percevoir les bonus. Il s\u2019agit, \u00e9crit Fran\u00e7ois Baroin, \u00ab\u00a0d\u2019une remise en cause profonde et choquante des accords pass\u00e9s entre l\u2019AMF et la Cnaf\u00a0<\/em>\u00bb.
\nLe pr\u00e9sident de l\u2019AMF, sur le sujet de la sant\u00e9, ne nie pas la valeur des maisons de sant\u00e9 et de centres de sant\u00e9, mais estime que, pour les premi\u00e8res, elles ne suffisent pas pour faire venir des jeunes m\u00e9decins ; et pour les seconds, qu\u2019il est \u00ab\u00a0tr\u00e8s difficile pour les communes de les prendre en charge financi\u00e8rement\u00a0<\/em>\u00bb. L\u2019AMF attend donc \u00ab\u00a0un v\u00e9ritable accompagnement des agences r\u00e9gionales de sant\u00e9\u00a0<\/em>\u00bb et des co-financements \u00ab\u00a0p\u00e9rennes\u00a0<\/em>\u00bb.
\nEn conclusion de son courrier, Fran\u00e7ois Baroin rappelle l\u2019attachement des maires aux missions locales, et r\u00e9p\u00e8te l\u2019opposition de l\u2019AMF au projet gouvernemental de fusion des missions locales avec P\u00f4le emploi (lire\u00a0Maire info<\/em>\u00a0du 3 octobre 2018<\/a>).<\/p>\n

F.L.<\/p>\n

T\u00e9l\u00e9charger le courrier de Fran\u00e7ois Baroin.<\/a><\/em><\/p>\n