En réponse au mouvement de grève des employés du groupe Pizzorno, les maires du Var ont convoqué une AG extraordinaire pour évoquer les problèmes liés à la congestion du site du Balançan, dont les casiers pourraient être saturés à la fin de l’été 2018. Plusieurs pistes ont été évoquées par les élus les plus réfractaires à la prolongation de l’exploitation du site… jusqu’en 2025 ! Une procédure d’intérêt général (PIG) pour l’ouverture d’un cinquième casier est actuellement à l’étude par les services de l’Etat, mais le Préfet du Var, M. Jean-Luc VIDELAINE, assure que son instruction ne peut aller dans un sens favorable compte tenu des règles d’urbanisme de la Commune du Cannet des Maures.
A l’issue des débats, qui ont duré un peu plus de deux heures trente, le Président VERAN a annoncé la création d’une commission de travail restreinte pour tenter de trouver une solution pacifiée.
Une problématique qui divise depuis longtemps
Les maires du Var et le Balançan, c’est une histoire vieille comme le monde. Depuis qu’il est en activité depuis 1974, le site n’a jamais fait l’unanimité et les maires des communes impactées n’ont pas manqué de s’écharper, à qui la fermeture, à qui la prolongation. Et les documents d’urbanisme et autres PLU n’y ont rien changé. Bien sûr, M. Jean-Pierre VERAN, a rappelé que sur ce dossier, « les élus, ont même travaillé et même beaucoup travaillé, et que des consensus avaient été trouvés dans l’intérêt du département ».
Dans la salle, les élus ont tour à tour évoqué les erreurs du passé, les efforts effectués en matière de tri et de collecte, les ratés, les couacs administratifs, la surdité des uns, la témérité des autres…
Certains élus ont fait entendre leur désaccord avec le projet original, comme M. Michel TOSAN, Maire de Bagnols-en-Forêt, un « habitué » du dossier : « Tel qu’il est présenté, ce projet coûterait trop cher et ne prendrait pas suffisamment en compte le travail de collecte nécessaire avant le traitement et l’enfouissement de nos déchets. » Avant d’ajouter : « On ne peut pas nous imposer une vision sans qu’il y ait une réelle réflexion ».
Pour l’instant deux scénarios ont été retenus : soit le site exporte ses déchets vers d’autres départements (entrainant une hausse de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères), soit le Groupe Pizzorno est autorisé à créer une nouvelle structure sur site pour une durée de cinq ans, « mais pas au-delà » a précisé M. Jean-Pierre VERAN : « Technovar, le site des Lauriers, le SITTOMAT n’ont pas de visibilité pour nos administrés. Un PIG, c’est deux ans de procédures. Nos administrés ne le savent pas forcément. Pour eux, ce sont les maires qui sont les premiers responsables. Et ce qui les intéressent surtout, nous le savons bien, et ils ne le savent que trop : c’est ce que cette opération va leur coûter ! Et sur ce point, on ne peut plus se cacher derrière notre petit doigt ».
Une convention pluripartite pour sortir de la crise
Quoi qu’il en soit, le Président a fait savoir sa préférence : « Il n’est pas concevable que nos déchets soient traités en dehors du département alors que nous avons un centre pour les traiter » entraînant ainsi « l’augmentation de la taxe d’enlèvement d’ordures ménagères générée par le transport des déchets que les contribuables varois vont supporter » sans oublier l’impact sur l’emprunte carbone.
A ce titre, le Président des maires s’est dit favorable à la rédaction d’une convention pacifique entre les différents acteurs concernés : le Groupe Pizzorno, les Maires de Brignoles et du Cannet des Maures d’une part, les services de l’Etat, le SIVED et la Communauté d’Agglomération Provence Verte de l’autre.
© sources : AMF83 (www.amf83.fr) – David WILQUIN – 06/03/2018
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