Lancé à l’initiative du Ministère de l’Industrie et géré par l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), le plan bois-énergie 2000-2006 a encouragé l’installation de chaufferies collectives et industrielles et a permis de créer plusieurs centaines d’emplois. Résultat : en 2007, le bilan énergétique attendu a été dépassé et les objectifs ont été largement atteints au niveau de tous les indicateurs d’aides à la décision, pour l’installation de chaufferies automatiques et leur nécessaire labellisation.
Grenelle oblige, le programme bois énergie 2007-2010 se dévoile particulièrement ambitieux, puisqu’il prévoit
le doublement des résultats précédents pour atteindre les 290 000 tep de bois supplémentaires. (+75 000 tep en 2009 et + 80 000 tep en 2010).
La forêt varoise capitalise
Du fait de la forte disponibilité des ressources de bois feuillus ou résineux, il existe en territoire varois un fort
potentiel d’installation de chaufferies automatiques. Afin de pérenniser l’engagement des entreprises pour l’approvisionnement en plaquettes forestières, il faudrait toutefois que le pourcentage de récolte du bois d’oeuvre atteigne 10 %. Or actuellement, seul 1% de la récolte est valorisé en bois contre 99% qui est destinés à la trituration.
Pour Nello Broglio, Maire des Adrets de l’Estérel et Président de l’Association des Communes Forestières, la filière bois énergie bénéficie d’un regain d’intérêt plutôt encourageant : « C’est vrai qu’en ce moment, on sent bien qu’acquérir une chaudière à bois, c’est très branché. Mais beaucoup d’acquéreurs s’imaginent qu’ils vont revenir en arrière, et vont avoir à gérer un bâtiment semblable aux vieilles usines d’antan, avec les nuages de vapeur, le local à bûches à proximité etc… Alors qu’en fait, c’est tout le contraire : les chaudières automatiques ont le même aspect que les chaudières au fuel et ne sont pas plus volumineuses. Et elles fonctionnent très bien (…) C’est intéressant de constater que les mentalités évoluent. Comme toute filière, le bois-énergie a ses avantages et ses inconvénients et souffre parfois de préjugés qu’il est important de désamorcer. D’ailleurs, j’invite mes collègues maires qui seraient toujours sceptiques à venir voir comment fonctionne une chaufferie bois de l’an 2009. Ils risqueraient d’être agréablement surpris ! »
Note d’opportunité
Depuis quelques années, l’Association des Communes Forestières est mandatée par l’ADEME, la Région et le
Département pour assurer le relais de la mission régionale bois énergie à l’échelle départementale.
Cette mission consiste notamment à proposer une note d’opportunité aux maîtres d’ouvrage qui souhaitent
s’équiper d’une chaufferie. Elle comprend une prestation d’étude, de rédaction et d’accompagnement qui est
facturée 250 euros HT.
Comme l’explique Myriam Tourneux (ci-contre), en charge de la mission au sein de l’association, « ce document nous permet, en quelques pages, de dire au maître d’ouvrage si son projet est pertinent, de
déterminer la puissance de sa chaudière et les investissements qui devront être prévus… Si sa réponse est positive, on l’accompagne dans toutes les phases de réalisation : consultation de cabinets d’études, rédaction d’un cahier des charges, recherche de subvention… A l’inverse, si le projet n’est pas pertinent, on ne le suit pas. On n’est pas là pour faire du forcing».
Viendront ensuite les phases classiques de maîtrise d’oeuvre, comme l’accompagnement pour le choix du
maître d’oeuvre ou encore la lecture des contrats de maintenance et d’approvisionnement. « L’important,
précise Myriam Tourneux , c’est de permettre un retour d’expériences entre les différents partenaires du projet.
Les maîtres d’ouvrages posent beaucoup de question sur l’automatisation, le confort d’utilisation, la rentabilité. A ce titre, on leur dit souvent que le coût du kwh en plaquettes forestières approche les 2,5 centimes d’euros, contre 7 centimes pour le fuel et à 11 centimes en électrique. La plupart du temps, cela suffit à les convaincre ». A ce jour, l’Association des Communes Forestières a travaillé à la réalisation de la chaudière à bois du centre aéré de Ramatuelle, à la confection du réseau chaleur de Fox-Amphoux, ou bien encore à l’installation de chaufferie bois énergie 150 KW de la communauté de communes Coeur du Var.
Initiative Intercommunale / Réseau de chaleur : Une chaudière 150 kw réchauffe le «Coeur du Var»
Les bâtiments de la Communauté de Communes Coeur du Var étaient anciens et souffraient d’un mauvais
bilan thermique. Les élus communautaires ont lancé un programme de rénovation lourd, tout en essayant
d’être le plus exemplaire possible. Sur site, tous les bâtiments ont été isolés par l’extérieur, un bardage bois et un système de rafraîchissement adiabatique ont également été installés. La compétence DFCI de la communauté a facilité l’installation d’une chaudière à bois 150 kw, pour chauffer les quatre bâtiments de la communauté. Elle offre aujourd’hui une facilité d’utilisation similaire à celle des chaudières au fioul ou au gaz et se programme automatiquement. Le combustible est stocké dans un silo enterré de 40 mètres cubes et les cendres sont évacuées par une vis sans fin.
Alimentation, combustion, décendrage, extraction des fumées sont contrôlés et optimisés grâce à une
régulation électronique. L’impact environnemental est donc neutre sur l’effet de serre , contrairement au fioul
ou au gaz. Lors de la dernière réunion de formation des maires du Var le 13 Mars dernier, le Président de la communauté de communes, Claude Ponzo, a justifié le choix de cette installation : « Si la décision n’a pas été simple à prendre, le retour sur investissement de l’opération nous a semblé pertinent . A l’heure actuelle, nous ne regrettons pas notre choix. »