Invité à la Journée régionale des Maires PACA pour informer les élus des difficultés budgétairesque rencontrent actuellement les personnels de l’ONF, Nello BROGLIO s’est fait le porte voix des salariés en grande difficulté: « Le nouveau contrat d’objectifs entre l’Etat et l’Office national des forêts, signé pour la période 2012-2016, prévoit encore une nouvelle réduction des effectifs au niveau national. Beaucoup d’emplois sont menacés. Aucune mesure compensatoire n’est actuellement prévue par la RGPP. Nous ne pouvons pas rester indifférents à ces problèmes qui touchent une organisation qui est un partenaire historique des collectivités locales et qui reste l’un des derniers services publics en France ».
Dans son allocution, M. Broglio a ensuite dénoncé l’immobilisme des collectivités en terme de gestion des ressources des forêts domaniales et locales. « On sait tous que le premier déficit de la balance commerciale extérieure, ce sont les carburants, pétrole et gaz. Le deuxième déficit, c’est la forêt, avec 6 milliards, et ça, on n’en parle pas, alors qu’il y a deux fois plus de personnes qui travaillent dans les forêts que dans le domaine de l’automobile par exemple.
Très en verve, le maire des Adrets a également comparé la gestion du bois en France à celle d’un pays du tiers monde : « Prenez les chinois par exemple, ils nous achètent la matière première, ils l’importent dans leur pays, ils le travaillent et ils nous le renvoient sous forme de parquet, comme avec un pays du tiers monde (…) Il faut revoir notre mode de gestion de la forêt. (…) La forêt donne des revenus et supporte des charges. Ses revenus sont constitués, d’abord par la vente du bois, puis par la chasse, les fruits et les champignons, les loisirs, le sport, mais aussi la production d’oxygène, le stockage du carbone, la filtration de l’eau, la préservation des bassins versants, la sauvegarde de la biodiversité, etc »… Certains de ces revenus sont « non-monétaires » et le resteront, alors que d’autres pourraient le devenir. Pourquoi ne pas envisager alors, par exemple, qu’une partie de la taxe sur l’eau prélevée par les collectivités puisse retourner à la forêt et bénéficier à ceux qui les exploitent? ».