Le département du Var dans son ensemble est confronté depuis des années à des événements climatiques violents. Le risque inondation et les mesures de prévention peuvent réduire leur impact. Le maire a une responsabilité importante dans le cadre de la prévention des risques inondations, notamment en matière d’urbanisme.
Pour mieux en cerner les enjeux, l’AMF83 a organisé le 16 Octobre dernier à Sainte-Maxime une réunion d’information ayant pour thème : « le risque inondation, prévention, mesures et financements » à destination des élus et du personnel territorial. Cette réunion a été animée par différents acteurs et partenaires (dont le Conseil Départemental, l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, la Direction Départementale des Territoires et de la Mer, ou encore PREDICT services) et abondée par de nombreux témoignages et d’expériences d’élus.
Bien qu’elle soit toujours considérée comme un phénomène naturel constituant une menace susceptible de provoquer des pertes de vie humaine, l’inondation est un risque important pour les communes, notablement aggravé ces dernières années par l’activité humaine. Qu’il s’agisse de travaux réalisés sur les voiries, pour le remembrement agricole ou pour la déforestation, tous les aménagements réalisés par l’homme ont un impact sur l’environnement naturel et contribuent à modifier durablement les conditions d’écoulement de l’eau (imperméabilisation et ruissellement), notamment par la réduction des champs d’expansion des crues.
Pour Jean-Pierre VERAN, Président de l’AMF83 et Maire de Cotignac, la gestion du risque d’inondation est partagée entre l’État, les collectivités et le citoyen : « Le maire est toujours en première ligne lorsqu’il y a une catastrophe naturelle sur le territoire qu’il administre. Il est le premier à devoir prendre contact avec la préfecture, avec la sécurité civile, avec les pompiers, le premier à devoir entrer les liaisons avec les services de la préfecture… et le seul souvent, à qui on viendra demander des comptes. Il faut que nous puissions nous positionner autrement sur ces opérations : mieux connaître les phénomènes et les risques, maîtriser l’urbanisation dans les zones exposées, réduire la vulnérabilité des populations, des bâtiments et des réseaux… Cela veut dire, en clair, qu’il nous faut anticiper la crise en s’y préparant et éprouver en amont la fiabilité de la chaine de vigilance pour les crues qui est actuellement mise en place par les autorités compétentes (…) Car tant que l’on est pas touché par une inondation, on ne sait pas ce que c’est, on n’a pas conscience des risques. On a tous en mémoire Malpasset et plus récemment Draguignan et ses villages alentours, Sainte Maxime ou encore La Londe… Au lendemain des inondations survenues dans les Alpes Maritimes le 3 Octobre dernier, le retour d’expérience que nous organisons aujourd’hui prend une épaisseur toute particulière et je remercie les élus et les partenaires qui s’impliquent dans la communication des dispositifs de prévention ».
PAPI d’intention Argens et affluents : vers un territoire moins vulnérable aux inondations
Marc VINCENT, chef de projet PAPI Argens du Conseil départemental du Var a présenté aux élus le PAPI d’intention Argens et Affluents, porté par le syndicat mixte Argens, créé en 2013. Objectifs du dispositif : mieux gérer les ruissellements urbains, préserver et aménager les ZEC (zones d’expansion des crues), aménager des tronçons de cours d’eau et réduire la vulnérabilité des enjeux : « Malgré les aménagements envisagés, le territoire restera toujours exposé aux crues de grande ampleur. Il est donc important que chacun en ait conscience et réduise sa propre vulnérabilité, moyennant des aides techniques et financières ».
Réglementation, aides et financements
Les services de l’Etat demeurent très impliqués dans la mise en oeuvre des plans de prévention de risques inondations. Pour Yannick GRUFFAZ, responsable du Pôle Risques au service aménagement durable de la DDTM du Var, il est possible de réduire l’exposition aux risques d’inondation de la population, tout en veillant à maintenir l’attractivité et la compétitivité du territoire. Comment? En intégrant des outils de gestion stratégique et règlementaire, (comme le SAGE) ou des outils contractuels et financiers, comme le PAPI : « Ce qui est importe, c’est de réduire le délai de retour à la normale des zones sinistrées. Pour cela, la DDTM cherche à développer une culture des risques inondation auprès de toutes les parties prenantes, collectivités et habitants, responsables de l’aménagement du territoire. »
Pour appuyer son action, les services de l’Etat s’appuient sur le Fonds de Prévention des Risques Naturels Majeurs (FPRNM) dit Fonds Barnier qui finance les études, travaux ou équipements de prévention ou de protection contre les risques naturels. Les cotations sont importantes : 50 % pour les études, 50 % pour les travaux de prévention, 40 % pour les travaux de protection.
L’agence de l’Eau a présenté par l’intermédiaire de son chef de service territorial Littoral, M. Pierre BARRET sa politique d’aides en faveur de l’accompagnement de la GEMAPI, une priorité du dixième programme de l’Agence. Il a été aussi de l’appel à projet « Conjuguer renaturation des rivières et lutte contre les inondations à l’heure de la GEMAPI » lancé en Octobre 2015 et ouvert jusqu’à fin 2016 qui permettra aux élus de candidater au finacement de travaux de ralentissement des écoulements de décloisonnement des cours d’eau ou encore de remobilisation des capacités de rétention des écoulements. L’enveloppe globale atteint 25 millions d’euros.
Sont principalement concernés par cet appel à projets les syndicats de bassin versant et les EPCI à fiscalité propre.
Toutes les informations sur le site Internet de l’agence de l’eau : www.eaurmc.fr
Emmagasiner de la connaissance sur les risques
La réunion aura été l’occasion pour le Maire de Sainte Maxime, Vincent MORISSE d’apporter son témoignage sur le sujet : « Pour ce qui est des inondations, les maires font ce qu’ils pensent être le mieux pour leurs communes. On sait très bien que les actions de prévention ne font pas tout. Si la Nature veut passer, elle passe. C’est la nature même d’un fleuve d’être en crue. Mais entre le volet prévention, le volet crise, la réglementation, la baisse drastique des aides, il faut être un expert – et on ne l’est jamais assez- ou bien un McGyver pour trouver une solution qui marche du premier coup. Et ça, généralement, on se sait pas faire non plus. Alors il faut emmagasiner de la connaissance sur les risques, il faut travailler consulter et consulter encore et puis, il faut savoir prendre des décisions, pas toujours populaires, d’ailleurs. Mais c’est aussi cela, notre rôle ».
Dispositif PREDICT : des conseils pertinents et personnalisés pour la gestion de la crise
Alix ROUMAGNAC, Président de Prédict Services, filiale de Météo France a présenté le dispositif « PREDICT », créé pour répondre aux besoins des gestionnaires de risque, et leur permettre d’être encore plus efficace en gestion de crise : » En moins de dix ans, Predict a su s’imposer comme un expert dans la prévention des risques naturels, en aidant les communes et les entreprises à prendre les bonnes décisions face à la crise : avant, pendant et après. »
L’élément clef des services PREDICT est la veille hydro-météorologique permanente qui permet d’informer immédiatement les utilisateurs lors de risques d’inondations, de submersion, de tempête ou de fortes chutes de neiges: « Nos outils nous permettent d’anticiper, localiser et analyser précisément le risque induit, sa chronologie et son intensité. Grâce à ces informations, nous pouvons fournir des conseils pertinents et personnalisés pour la gestion de la crise et l’activation, à bon escient, de plans de sauvegarde conçus ensemble en amont. »
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