Jean Lassalle lance un cri du cœur aux maires

Roland Bourguet

« Je n’aurais jamais imaginé me retrouver dans cette posture devant vous. C’est une vraie émotion ! ». Le candidat, retenu au dernier moment dans la course à la présidentielle, a démarré son intervention par un vibrant éloge des maires. Rappelant que lui-même est le premier magistrat de Lourdios-Ichère, petite commune de 160 habitants des Pyrénées-Atlantiques, depuis pas moins de 40 ans, Jean Lassalle a exprimé son « immense reconnaissance aux maires qui me donnent la possibilité de m’exprimer grâce à leurs parrainages ». « Il n’y a pas de candidats et de sous-candidats comme il n’y a pas de maires et de sous-maires », a-t-il lancé.
« De tous les mandats que j’ai exercés, celui de maire est le plus beau mais aussi le plus difficile car vous êtes regardés et sollicités à tout instant », estime Jean Lassalle. Souvent lyrique dans ses propos, il a évoqué « la rencontre charnelle entre un homme et un territoire ». Fort de cet argument, il fustige « la volonté actuelle de réduire le nombre de communes alors que cela constitue notre force et notre originalité ».
S’il est élu, le candidat promet de faire tout de suite de la défense des territoires une grande cause nationale. De plus, il ne fait pas dans la dentelle en promettant « l’abrogation immédiate des lois insensées de la réforme territoriale pour rendre le pouvoir aux deux institutions où se joue la démocratie, la République et les communes ». En ligne de mire : la loi Notre qu’il veut supprimer « pour réhabiliter la commune et redonner de la fierté aux maires ». Jean Lassalle dénonce vertement la montée en puissance des intercommunalités. Farouchement opposé aux grands regroupements, il se dit néanmoins favorable à la coopération. « J’ai beaucoup aimé la première génération des communautés de communes qui étaient des outils réellement au service des communes », a-t-il indiqué.
Concernant les autres collectivités territoriales, le candidat défend le département et « son rôle important en matière d’aménagement du territoire » mais critique le renforcement des régions, « aux dimensions abracadabrantesques ». Il les juge « trop politisées et sans rêves pour demain ». Face à la situation financière difficile des communes, due notamment à la baisse des dotations, il dénonce « certains scandales comme celui des autoroutes dont les dividendes très importants seraient bien utiles aux communes ». « Tenez bon, messieurs les maires », a-t-il conclu en criant quasiment ce mot d’ordre sous les applaudissements de l’assistance.

Jean Lassalle a ensuite été interrogé par Isabelle Briquet, présidente de l’association des maires de Haute-Vienne, et Jean-Pierre Véran, président de l’association des maires du Var. Interpellé notamment sur la question de l’accès aux services sur tous les territoires, Jean Lassalle a répondu que « ce n’est sûrement pas en restreignant les dotations qu’on va régler les choses. Nous ne pouvons plus refaire nos routes ou nos réseaux d’eau. Il faut redonner plus de moyens aux communes. »
P.P-S.


© sources : Maire Info (www.maire-info.com) – 24/03/2017

© Photo : Roland Bourguet