Le grand débat national sur la transition écologique pourrait associer les collectivités locales volontaires

Le Premier ministre, comme il l’avait annoncé la veille (lire Maire info de mercredi) a entamé hier ses consultations en vue de la préparation du grand débat national sur la transition écologique, en recevant les représentants des élus locaux.
À Matignon, en présence de Jacqueline Gourault et de François de Rugy, le Premier ministre a notamment reçu Philippe Laurent, pour l’AMF, Jean Rottner, pour Régions de France et Jean-Luc Rigault pour l’ADCF qui ont, tous trois, plaidé pour que le gouvernement ouvre largement le dialogue en s’appuyant notamment sur le relais que peuvent constituer les collectivités volontaires.
Rappelons que le gouvernement, à la demande du président de la République, souhaite que ces réunions soient organisées « pendant trois mois » pour faire remonter le plus possible de « solutions concrètes » afin de rendre la transition écologique plus acceptable, notamment pour les personnes les plus modestes. Dans une interview, mercredi matin, le Premier ministre a ajouté qu’il estimait que ces réunions pourraient se passer « un peu en dessous de l’échelle départementale », c’est-à-dire éventuellement dans les villes moyennes, afin que les participants n’aient pas à parcourir trop de distance pour s’y rendre, ce qui peut être décourageant.
« C’est quelque chose que nous savons faire », souligne Philippe Laurent, qui prend exemple sur la récente consultation sur l’Europe, qui a donné lieu à plus d’un millier de rencontres locales. « Il faut que le gouvernement monte un secrétariat, et surtout crée une labellisation, ce qui apporte un vrai plus, parce que cela situe chaque réunion dans une démarche nationale » – et permet de surcroît à tout type d’acteur d’en prendre l’initiative. L’AMF a aussi indiqué que le gouvernement devait dire dès le début de la concertation sous quelle forme il entendait prendre en compte ce qui remontera des débats.
Pour le reste, le secrétaire général de l’AMF estime que le gouvernement a intérêt à « laisser faire les élus volontaires et à ne pas chercher à imposer les règles par en haut ». Principe que, semble-t-il, les membres du gouvernement ont approuvé.

Un « geste d’apaisement »
Mais les représentants des élus ont également tous exprimé l’idée que ces réunions devaient se tenir « dans un climat plus serein que celui qui existe aujourd’hui », poursuit Philippe Laurent. « Nous leur avons donc dit : à vous de calmer le jeu, faites un geste d’apaisement. » Certains élus ont réclamé un moratoire sur les hausse des taxes sur les carburants, d’autres n’ont pas donné d’opinion sur la nature de ce « geste », estimant que c’est au gouvernement de choisir, mais tous semblent d’accord sur l’idée qu’un tel geste permettrait que les réunions de concertation puissent se tenir dans un climat apaisé.
Hier, l’association Régions de France a fait la proposition au gouvernement, sous forme de communiqué, d’une « conférence élargie réunissant l’ensemble des forces vives de nos territoires », « co-animées » par les régions et l’État, « en lien avec les autres collectivités locales pour définir les périmètres territoriaux pertinents ». Mais, ajoute l’association, « cette main tendue des régions est conditionnée à un véritable engagement du Premier ministre à ce que l’État accepte de co-construire les solutions et à donner la souplesse nécessaire aux dispositifs nationaux pour pouvoir élaborer des réponses innovantes et spécifiques à chaque territoire. »

F.L.

© sources : AMF France (www.maire-info.com) – 30/11/2018