L’AMF83, Le Groupe la Poste et l’IGN ont convié le 11 Juin dernier en Mairie de HYERES-LES-PALMIERS les acteurs de l’adressage varois à participer à une réunion de présentation de la BAN (Base Adresse Nationale), une base de données qui référence l’intégralité des adresses du territoire français, issues du rapprochement des données et des traitements adresses compilées par les partenaires de la BAN : IGN, La Poste, DGFiP et OpenStreetMap France. Le principe de la BAN est simple : Associer des coordonnées géographiques à chacune des 25 millions d’adresses non nominatives sur le territoire français et faire de l’adresse un bien public pour tous. Outre la possibilité de télécharger ces adresses, le site www.adresse.data.gouv.fr propose aussi des outils d’aide à l’utilisation des adresses (dont un nouveau géocodeur) ainsi que des outils permettant d’enrichir et d’améliorer la base (dont un outil spécifique dédié aux communes pour gérer et partager les adresses postales).
Une nécessaire synchronisation des données
Initiée par l’AMF83 depuis 3 ans à l’initiative du SDIS83 et avec le soutien du Groupe La Poste et de la DDFIP, la démarche d’adressage communal connaît un engouement croissant auprès des communes et des communautés varoises. Les objectifs du référentiel d’adressage sont connus : il s’agit de disposer d’un base de données adressage unique au niveau du département du Var, servant à tous les acteurs de l’adressage à travers la mise en commun de données exhaustives et fiables avec un positionnement précis sur cartographies. Il s’agit aussi d’associer l’ensemble des acteurs publics pour la réalisation de projets d’adressage communaux, dans un soucis de rationalisation des coûts de gestion. Mme Maguy GAUTIER, chargée de mission adressage à l’AMF83 a rappelé que le dispositif déployé à l’échelle départementale avait déjà permis aux destinataires de gagner en réactivité de diffusion : « Toutes les données référencées qui sont centralisées sur le site du CRIGE sont remises à disposition de tous les acteurs, ce qui constitue déjà un premier échelon de données normalisées. A ce jour, 80 communes et 2 communautés de communes se sont engagées par convention à partager leur information. Nous sommes convaincus que la démarche peut s’étendre rapidement et qu’il sera possible de mobiliser la totalité des communes d’ici la fin du mandat « .
Un objectif que la BAN pourrait contribuer à accélérer. Pour Mme Danielle CABIANCA, Directrice opérationnelle SNA à la Poste, les acteurs principaux du dispositif restent prioritairement les mairies : « Nous avons mutualisé nos compétences pour offrir un canal commun à toutes les communes. Dès qu’une commune entre dans le dispositif, une synchronisation des données est nécessaire. Aujourd’hui, nous avons la capacité d’associer précisément une adresse à des coordonnées géographiques, et inversement, ce qui rend possible de multiples applications et services reposant sur des données géo-localisées ».
Avec ou sans repartage
La Base Adresse Nationale (BAN) sera proposée en double licence : une version gratuite en repartage et une version tarifée sans repartage. Comme son nom l’indique, la version avec repartage impose aux utilisateurs de repartager le produit de leurs travaux. En contrepartie, la mention de la source des données ainsi que la contribution au bien commun et à sa mise à jour seront signalées.
Comme l’a rappelé M.Lionel GAUDIOT de l’IGN, « Les contributeurs doivent participer à l’amélioration continue des données à travers la plateforme nationale s’ils veulent que le dispositif soit une réussite. » Pour faire vivre ce matériau et favoriser la collaboration, l’IGN a créé le Guichet Adresse Mairie, un outil permettant aux élus de modifier la base, notamment avec le tracé, la numérotation ou le nom de leurs nouvelles voies. De son côté, OpenStreetMap a mis à la disposition de la BAN un outil permettant d’automatiser la géolocalisation d’un fichier d’adresses par simple glisser-déposer sur le site.
Exhaustivité et précision
Si la grande majorité des participants s’est réjouie que « les citoyens, les collectivités locales et les administrations puissent tous parler de la même adresse au même moment », certains parmi eux se sont montrés plutôt sceptiques sur les droits de contribution accordés au citoyen: « Laisser les administrés créer eux mêmes les adresses, c’est ouvrir une sympathique boite de pandore et accumuler les erreurs, les écarts, les superposition. (…) Et c’est sans compter nos partenaires de chez EDF qui pérennisent le problème en fournissant à leurs clients des adresses de compteurs qui sont sans rapport avec l’adresse métrique (…) Avant même de savoir comment adresser, il faudrait qu’on s’accorde tous ensemble sur une définition commune de l’adresse ».
M. GAUDIOT s’est voulu rassurant : « L’information fournie par le particulier sera systématiquement soumise à la caution de la commune. »
Autre interrogation : « Quelle est donc la valeur ajoutée de l’échange des données, notamment en terme de gain en exhaustivité et en précision? » s’est interrogé un chef de service d’une commune de l’Est Var : « Entre incomplétude, erreur de saisie et changement, les anomalies résistent dans les fichiers des utilisateurs pour qui l’exactitude de l’adresse et un bon positionnement géographique sont indispensables. Or, avec la BAN, le point adresse existe mais n’est pas repéré précisément. Cela veut dire que les données XY ne sont donc pas aussi pertinentes qu’elles le devraient… ou bien que la BAN ne permet pas de les rendre pertinentes. »
Les intervenants sont tombés d’accord pour dire que là où un même code postal couvre un très grand nombre d’adresses, la précision du géocodage n’est pas tout à fait exhaustive, même si, en l’état actuel des choses, l’exploitation combinée de plusieurs référentiels géographiques permet de géocoder 80 % des adresses à la plaque d’adresse ou au numéro dans la rue, 15 % au centre de la rue et 5 % au centre de la plus grande zones bâties de la commune.
Consultez la présentation de la BAN réalisée par les services de l’IGN et la POSTE
Projet RORCAL : opérationnel d’ici la fin 2016
Cette réunion aura également permis aux services de l’INSEE PACA de présenter le projet RORCAL de RéOrganisation du Répertoire Commun d’Adresses Localisées dans le cadre de la collecte du recensement de population. Ce répertoire d’adresses, dont la conception détaillée et la réalisation de l’application sont encore en développement, servira de base de sondage pour le recensement dans les communes de plus de 10 000 habitants et sera utilisé dans le cadre de l’estimation des populations légales des communes.
A terme, RORCAL remplacera l’ancienne application CICN2, (trop approximative pour les adresses normalisées et non normalisées) et proposera une application optimisée pour les correspondants du Répertoire d’immeubles localisés (CORRIL) et pour les enquêteurs. Une opération pilote est actuellement en cours sur la commune de SANARY sur MER jusqu’à la fin Juillet 2015.