Ouverture et inauguration du premier salon des maires du Var
Jean-Pierre VERAN, Maire de Cotignac, Président de l’AMF83 : « Réunir les acteurs de la commande publique avec les partenaires institutionnels »
« J’ai souhaité cette année, en accord avec les membres du Conseil d’Administration, donner une autre dimension à notre rendez-vous annuel, en organisant, adossé à l’assemblée générale annuelle, le 1er Salon des Maires, des Elus Locaux et des Décideurs Publics du Var, ouvert à tous les élus et fonctionnaires. Cette manifestation – une première dans le Var – réunit en un seul lieu les acteurs de la commande publique avec l’ensemble de leurs partenaires institutionnels ou spécialisés dans la gestion, les services, l’aménagement et le développement des collectivités territoriales. Nous l’avons imaginé de façon à permettre aux décideurs de l’achat public (maires, adjoints, conseillers municipaux, directeurs généraux de services, directeurs des services techniques, fonctionnaires territoriaux…) de trouver facilement, ou plus aisément, les réponses et solutions concrètes aux problématiques rencontrées dans l’exercice quotidien de leurs missions. C’est aussi l’occasion de participer à des tables rondes thématiques animées par des intervenants experts dans leurs domaines et je les remercie chaleureusement de leur présence parmi nous aujourd’hui ».
Josette PONS, Députée, Maire de Brignoles: » On va réfléchir à la manière de trouver des solutions durables ».
Première personnalité à prendre la parole à la tribune, Mme Pons a rendu un hommage appuyé au courage et à la passion de ses collègues maires : « Merci d’avoir choisi Brignoles, capitale du centre Var, pour organiser le 1er Salon des Maires du Var. Etre maire, c’est une tâche immense, c’est une chance, un honneur et une responsabilité. Mais c’est aussi un métier, un sacerdose. Il faut avoir des convictions, aimer à la passion les difficultés. On ne va s’en plaindre, c’est pourquoi on ne va pas, comme chaque année, dénoncer les baisses de dotations, pointer du doigt nos difficultés, sinon on ne va pas s’en sortir. On va réfléchir sur le mode de la solution, à la manière de trouver des solutions durables. Votre mobilisation est rassurante. Tant que vous êtes là, c’est que les habitants nous font confiance, et c’est bien sur ce lien de confiance qu’il faut miser ».
Philippe LAURENT, Secrétaire général de l’Association des Maires de France : « Nous avons besoin de l’engagement des associations départementales ».
Au cours de son allocution, M. Laurent a salué l’initiative de l’organisation du premier salon des maires du Var, « un moyen de faire se rapprocher le tissu économique et les institutions à l’échelle départementale ». Cette manifestation, placée sous le signe de l’échange et du partage des expériences « démontre l’importance des collectivités locales et des communes en particulier, qui sont les premiers investisseurs publics en France (…) tout comme cela rappelle le nécessaire respect qu’elles doivent inspirer, notamment au niveau de leurs relations financières avec l’Etat. Votre présence l’atteste aujourd’hui : vous êtes des élus engagés au quotidien, votre association départementale est engagée à vos côtés, et nous avons besoin de l’engagement des associations départementales partout en France pour relayer et porter la parole des maires ».
Table ronde spéciale transition énergétique et éclairage public : Comment réduire les consommations et trouver des financements?
La loi sur la transition énergétique pour la croissance verte demande aux collectivités territoriales de s’investir dans les actions qui vont permettre, à terme, de passer du mode actuel de production et de consommation à un modèle durable, plus économique. Dans le patrimoine public, l’éclairage public, qui dépend de la police du maire, peut faire l’objet de projet de modernisation qui pourra générer une baisse des puissances installées dans le département. L’éclairage en France, c’est 48% de la facture d’électricité, et cela représente 9 millions de points lumineux repartis sur l’ensemble du parc d’éclairage public pour une consommation annuelle globale de 7 TWh. Selon l’AMF et le Syndicat de l’Eclairage, 75% des luminaires installés ont plus de 25 ans. « Sachant que les luminaires ont été installés il y a presque 25 ans, on arrive en fin de course » a rappelé en préambule M. ICKE, directeur du Syndicat de l’Energie du Var.
Premier intervenant de la table ronde, M. Paul VERNY, responsable au CEREMA de la mission « éclairage, maîtrise de l’énergie et des nuisances liées à la lumière », qui est revenu sur l’étude réalisée en 2014 par le CEREMA pour le compte de la DREAL PACA : « Notre objectif était de réaliser une étude fine mêlant données régionales, locales et nationales en vue de réaliser une cartographie de l’ensemble du parc d’éclairage de la région et de mesurer le potentiel des travaux à réaliser pour améliorer le réseau et atteindre un niveau d’économie d’énergie conforme aux attendus des lois de transition énergétique en cours. Les investissements devaient être bien évidemment chiffrés. » S’agissant du Var, le CEREMA a travaillé à partir d’une soixantaine de diagnostics et d’inventaires locaux et dénombre aujourd’hui 170 000 lampes dédiées à l’éclairage public, 34 000 lampes à vapeur mercure, peu efficientes, qu’il convient aujourd’hui de remplacer par des LED.
Mme Gaëlle REBEC, Directrice adjointe de l’ADEME PACA a profité de la présence, en fort nombre, d’élus dans la salle pour rappeler brièvement le rôle de l’ADEME, opérateur de l’Etat (EPIC) dont les domaines d’interventions concernent les déchets, sols pollués et friche, énergie et climat, air et bruit, actions transversales (production et consommation durable, villes et territoires durables). Son budget annuel, de 600 millions d’euros, lui permet à la fois de mobiliser auprès des entreprises et des collectivités locales ses capacités d’expertise et de conseil et de participer au financement de projets.
M. Jean-Pierre HARINCK, Ingénieur Energie à l’ADEME PACA, est revenu sur les résultats du programme de rénovation d’éclairage public réalisé en région et en direction des communes de moins de 2000 habitants (dotation : 20 millions d’euros) dans le cadre de la TRNEE 2012 (table ronde nationale sur l’énergie électrique). Sur les 211 communes ayant répondu à l’appel à projet, 97 communes ont été retenues et au total, ce sont 6200 points lumineux qui ont été rénovés. Le coût de l’opération a atteint 3,25 millions d’euros, montant que l’ADEME a abondé de 895 000 euros. 2,4 TWh d’économie ont été ainsi générées. « Sur un projet, on a même été capable de proposer un facteur 10, c’est-à-dire une consommation réduite par 10 de la consommation liée à l’éclairage public en travaillant activement sur la réduction de puissance, le remplacement des ampoules par des LED et le déplacement de certains lampadaires ».
A titre d’exemples probants pour le Var, M. ICKE a rappelé les bonnes performances réalisées sur les communes de NANS-LES-PINS (52% de gain de puissance installée, 65% de gain de consommation) et du CASTELLET (40% de gain de puissance installée et 50% de gain de consommation), grâce notamment à la technologie LED.
Pour Mr Alain VAN DER HAM, Président de l’Association Française de l’Eclairage Rhône-Alpes, il s’agit d’éclairer juste, c’est-à-dire, éclairer quand il faut, où il faut et comme il faut : « L’AFE considère que la technologie LED est incontournable, mais il ne s’agit pas de traiter une conception luminaire LED comme une conception luminaire traditionnelle, à la fois sur les plans mécaniques, électriques et photométriques. Il convient aussi de se munir d’un bon matériel, de veiller aux garanties apportées, et de faire attention au réseau d’accueil (état du matériel en place). (…) Le remplacement par le LED ne va pas toujours de soi, notamment sur le réseau extérieur ».
M. ICKE a donné la parole à M. Lionel BRUNET, délégué général du syndicat de l’Eclairage (syndicat professionnel rassemblant les fabricants de lampes, de matériels d’éclairage pour l’intérieur et pour l’extérieur, luminaires, candélabres, auxiliaires électriques et électroniques, systèmes de commandes et de gestion de l’éclairage et services associés) s’est exprimé sur la technologie LED, une technologie dite « mature »: « Quand on pose la question de la garantie, c’est la question de la confiance sur la technologie du produit que l’on pose. L’industrie de l’éclairage extérieur est la première industrie qui a parlé de durée de vie. On va nous blâmer, mais la garantie, c’est le prix. C’est à la base de la normalisation européenne et internationale. Notre industrie a fait sa transition de la lampe à mercure vers la lampe LED. C’est inéluctable mais pour l’instant, il n’y a pas d’obligation. Mais à terme, les lampes à mercure disparaitront. Je vous invite donc à réfléchir à vos investissements dès à présent.
La mesure de la qualité du réseau doit être un préalable à toute rénovation ou à toute transition technologique. Mais ce qu’il faut savoir, c’est qu’au delà de 5 ans, tout industriel qui a une signature sur le marché va vous proposer une extension de garantie, et cette garantie sera payante. M. ICKE a complété l’intervention de M. BRUNET en précisant qu’il était important de raisonner en coût global lorsque l’on utilise la technologie LED.
M. VERNY a ensuite listé les financements mobilisables pour ces opérations. On retiendra : les aides des Conseils Départementaux, les territoires à énergie positive pour la croissance verte (TEPCV) avec 22 TEPCV lauréats en mai 2016 et un investisssement à hauteur de 3,6 M€ (de 50 à 80% du projet), la filiale Exterimmo de la Caisse des Dépôts, le fonds exceptionnel de soutien à l’investissement public local (environ 37,7 M€), le FEDER et le dispositif des Certificats d’Economie d’Energie
Mme REBEC a présenté le CROWLENDING, dispositif supervisé par l’ADEME qui lui permet d’identifier et de sélectionner des projets répondant aux critères techniques établis par l’ADEME, et dont le financement sera en tout ou partie couvert par du financement participatif en prêts rémunérés via le site internet www.lendosphere.com. Les avantages et les inconvénients du dispositif sont d’ores et déjà identifiés : nouveau levier de financement de la TEE, retour financier pour le particulier, service amélioré et diminution de la facture énergétique de la collectivité.
Pour conclure les échanges, M. Jean-Pierre VERAN a rappelé la nécessité de revoir le parc d’éclairage public dans les objectifs de la loi sur la transition énergétique. » Il nous faut baisser nos impacts énergétique et écologique sur nos territoires et l’éclairage public est un bon moyen dans un premier temps, de répondre à cet objectif. Pourquoi ? Parce ce que des opérations de remplacement sont facilement réalisables. C’est ce qui a été fait avec succès sur la commune de COTIGNAC avec l’aide du SYMIELECVAR maître d’ouvrage qui nous a aidés efficacement à trouver les bonnes technologies et les financements ad hoc. Parce que les administrés sont très sensibles à l’éclairage de leur environnement tout en demandant des économies d’énergie. Parce que de plus en plus de voix s’élèvent pour réduire les nuisances lumineuses dans nos villages. »
Dans cette perspective, et afin d’aider les communes qui n’auraient pas encore rénové leur éclairage ou qui souhaiteraient s’équiper de réseaux neuf performants, l’Association des Maires du Var, le SYMIELECVAR, l’ADEME et l’Agence Française de l’Eclairage ont signé une nouvelle charte ECLAIRAGE PUBLIC et TRANSITION ENERGETIQUE, dans laquelle sont décrites les bonnes pratiques de déploiement maîtrisé de l’éclairage. Des conseils techniques y sont également prodigués.
Consultez le diaporama regroupant l’ensemble des interventions au format.pdf