« J’ai acquis la conviction que rien n’est possible dans cette période difficile sans les communes, qu’il s’agisse de l’accueil des réfugiés ou de la réussite de la transition écologique ». Démarrant ainsi hier son intervention devant les maires, Benoît Hamon leur a assuré qu’« aucun projet présidentiel ne peut se faire sans vous ». Fort de ce constat, il a balayé l’argument du trop grand nombre de collectivités locales et d’élus locaux. « Dans une démocratie qui fonctionne mal, avec une forte défiance envers les élus, notamment due à la corruption, les maires restent de loin les élus préférés des Français », a-t-il rappelé.
Selon le candidat du Parti socialiste, « il faut mettre fin au désenchantement actuel qui se nourrit notamment d’une baisse des services publics de plus en plus mal vécue dans les territoires ». Et d’être plus précis : « Je prends l’engagement de ne plus faire d’économies sur ce sujet ». Surtout, il promet « un service public universel » qui passerait par la garantie donnée à chaque Français d’accéder en moins de 30 minutes aux « services publics essentiels ».
Jugeant que toute reconquête doit partir de la commune, « cellule de base de la démocratie », il plaide pour stopper la baisse des dotations et ne pas réduire le nombre des fonctionnaires. « Il faut stabiliser l’organisation territoriale sans nouvelle réforme », ajoute-il. Le candidat appelle aussi à « ne plus engager de charges nouvelles sans moyens correspondants ». Sur le volet financier, Benoît Hamon propose « une feuille de route entre l’Etat et les collectivités avant fin 2017 pour donner de la clarté ». Ce cadrage financier sur le quinquennat se traduirait chaque année par une loi de financement des collectivités, avec notamment « un renforcement de la péréquation entre les territoires ».
Sur le sujet controversé des normes, il défend un changement de méthode. « Vous devez être pleinement associé à l’élaboration de toute nouvelle norme, promet-il. L’étude d’impact devra inclure le résultat de la concertation avec les élus locaux et en tenir compte ». Autre sujet sensible : les rythmes scolaires. L’ancien ministre de l’Education nationale affirme sa conviction que « les résultats scolaires des élèves vont progressivement s’améliorer grâce à cette réforme ». Mais il a reconnu que « les moyens accordés aux communes n’avaient pas été suffisants ». Promettant de les revoir à la hausse, Benoît Hamon évoque dans son programme une augmentation de 25% sur le quinquennat des aides de l’Etat pour les activités périscolaires.
Benoît Hamon plaide pour un pacte financier Etat-collectivités
Comme les autres candidats, Benoît Hamon avait à répondre aux questions de deux présidents d’associations départementales de maires, André Flajolet, président de celle du Pas-de-Calais, et Pierrette Daffix-Ray, présidente de celle du Puy-de-Dôme. L’occasion pour le candidat de se prononcer pour un « renforcement de la place des énergies renouvelables dans notre mix-énergétique ».
P.P.S.