« Jean-Luc Mélenchon propose d’abroger la réforme territoriale dans son ensemble et de refonder notre organisation territoriale par une assemblée constituante pour la VIe République ». C’est ce qu’a répété à plusieurs reprises mercredi devant les maires le représentant du candidat de la France insoumise, François Cocq, pour qui cette réforme « a semé une grande pagaille dans notre pays ».
Il a regretté que l’on « affaiblisse le pouvoir » des communes, qu’« on les dévitalise pour éviter leurs réactions, pour les soumettre en les privant de leur poids démocratique ». C’est pourquoi « Jean-Luc Mélenchon propose très clairement de mettre fin au binôme métropole-région qui crée de la compétition et de la mise en concurrence entre les territoires », a rappelé l’adjoint au maire de Champigny-sur-Marne qui a pointé la mise en place de « vastes zones géographiques qui n’ont pas de sens » s’érigeant au centre de « zones de relégation spatiale, sociale, économique, écologique et même démocratique dont les communes sont les premières victimes ».
Critiquant l’Europe et son « absurde règle d’or du déficit à 3% », le porte-voix de la France insoumise a fait part de la volonté de son candidat de « rendre aux communes leur liberté de conforter le principe de leur libre administration » en stoppant la baisse de leurs dotations, en compensant les dépenses imposées et en rendant « un potentiel fiscal dynamique qui soit plus juste – donc progressif – et qui permette de revoir les bases de la taxe d’habitation ».
Afin de « restaurer l’égalité territoriale », François Cocq a souhaité « rendre sa place aux services publics ». Il a donc proposé d’installer dans les territoires des maisons de santé « avec des médecins fonctionnaires payés par l’Etat », d’abroger la réforme des rythmes scolaires mais aussi d’instaurer la gratuité des cantines scolaires « sans que vous, [les maires], ayez besoin de mettre la main à la poche ». « Cela passe également par la mise en place d’un Plan très haut débit d’ici 2022 […] et la relocalisation d’activités par la planification écologique », a-t-il indiqué.
Autre « point clef » du programme de Jean-Luc Mélenchon : « Empêcher les fusions de communes ou d’intercommunalités imposées », que François Cocq résume par un « oui au regroupement de projets, non au regroupement d’autorités ».
Par ailleurs, s’il propose de donner le droit de vote aux étrangers aux élections locales, il considère que le système des parrainages est une « prérogative exorbitante », « une sorte de rôle de censeur » donné aux élus, « qu’il faudra abolir ».
Conformément à la règle décidée par l’AMF, il n’y a pas eu de question de la salle à François Cocq – comme cela avait été le cas hier pour David Rachline –, les questions n’étant posées qu’aux candidats s’étant présentés eux-mêmes.
François Cocq (Jean-Luc Mélenchon) veut « abroger la réforme territoriale »
A.W.