Devant les menaces de fermeture des services médicaux de nuit, de nombreux élus ont dénoncé le désengagement de l’Etat. Face à ce retrait des pouvoirs publics dans les territoires ruraux notamment, l’AMF demande à nouveau que la réorganisation de l’offre de soins ne se fasse pas au détriment des services de proximité et de l’égal accès aux soins des habitants et que les élus locaux soient étroitement associés à la gouvernance des hôpitaux.
L’AMF est favorable à la mise en place des groupements hospitaliers de territoire (GHT), instaurés par la loi Santé, puisqu’ils visent à renforcer la coopération entre les établissements publics de santé et à assurer une meilleure prise en charge du patient sur le territoire et donc une égalité d’accès à des soins sécurisés de qualité à moindre coût. Les élus sont en effet très souvent interpellés sur les questions de santé et plus particulièrement sur les problématiques liées à la désertification médicale et à l’inégalité géographique et sociale d’accès aux soins.
Les GHT ne peuvent se passer de l’expertise locale des maires et présidents d’intercommunalité sans prendre le risque d’être déconnectés des réalités de terrain. C’est pourquoi l’AMF avait appuyé la création d’un comité territorial des élus au sein de chaque GHT, pour garantir une meilleure prise en considération des spécificités locales, et ainsi permettre un maillage hospitalier de qualité.
L’AMF a en effet toujours considéré que le maintien des hôpitaux locaux participait très efficacement au suivi des populations âgées et fragiles, stabilisait l’exercice médical dans les zones rurales et permettaient de désengorger les hôpitaux centres. Elle sera donc très attentive à ce que la réorganisation autour d’un établissement centre ne réduise pas l’activité des autres établissements ou, à tout le moins, que les déplacements de services spécialisés soient compensés par la mise en place de consultations avancées.
Un établissement hospitalier n’est pas une entité indépendante mais un service vital ancré dans un territoire. Toute modification du fonctionnement de l’établissement, ou déplacement, a des effets sur le territoire en matière d’emploi, de transports, de services… Soucieux de l’aménagement du territoire qu’ils administrent, les élus locaux souhaitent donc pouvoir être associés durablement à la gouvernance hospitalière, de manière à ce que les prises de décisions ne viennent pas fragiliser l’égalité d’accès aux soins ni l’équilibre territorial.
© sources : AMF France (www.amf.asso.fr) – 28/02/2018