Le médiateur de l’énergie, Jean Gaubert, a présenté hier son rapport d’activité pour 2016. Il retient de cette année la mise en œuvre progressive des chèques énergie et plaide pour les compteurs communicants. Mais Jean Gaubert a également pris position pour une extension des tarifs réglementés à « tous les fournisseurs ».
Jean Gaubert souhaite la généralisation et la « pérennisation » du chèque énergie, actuellement en expérimentation dans quatre départements. Jugée « plus simple et plus équitable que les actuels tarifs sociaux », cette aide devrait être étendue et « bénéficier à davantage de foyers », malgré les critiques et même « la désinformation de la part de certains fournisseurs ». Le médiateur de l’énergie souhaite toutefois deux évolutions : augmenter le montant du chèque énergie – qui est en moyenne, actuellement, de 150 € – et permettre aux bailleurs de l’encaisser directement, afin que les locataires puissent l’utiliser pour régler les factures de chauffage collectif.
Jean Gaubert se livre également à un plaidoyer en faveur des compteurs communicants, type Linky et Gazpar, parce qu’ils permettent « un relevé précis et quotidien des consommations ». « Encore faut-il que les particuliers y aient facilement accès. Parce que je crois à la vertu pédagogique de l’information, j’ai toujours défendu l’idée que les ménages soient équipés d’un dispositif d’affichage déporté dans le logement, indiquant les consommations en temps réel, en kWh et en euros. » Dans l’état actuel de la loi (loi de transition énergétique) de tels dispositifs ne sont proposés gratuitement qu’aux bénéficiaires des chèques énergie. Jean Gaubert propose que l’installation devienne à terme « systématique, dans tous les logements ».
Le médiateur émet d’autres propositions, visant toujours à mieux protéger les consommateurs et en particulier les plus fragiles. Il défend mordicus la rénovation thermique des bâtiments et l’idée qu’il faudrait fixer « un niveau minimal de performance énergétique » pour les logements mis à la location. Pour inciter les propriétaires bailleurs à faire les travaux nécessaires, Jean Gaubert suggère de les contraindre, s’ils n’entreprennent pas ces travaux, à « prendre en charge une partie de la facture de chauffage des occupants ».
Le rapport pointe également le comportement jugé parfois « agressif » du démarchage à domicile auquel se livrent les fournisseurs : le médiateur a reçu l’an dernier 1140 litiges relatifs aux pratiques commerciales des fournisseurs alternatifs. Il pointe notamment le cas de représentants qui prétendent « avoir été mandatés par GRDF » pour accéder à un logement et proposent ensuite un contrat avec un autre opérateur.
Enfin, Jean Gaubert défend le maintien des tarifs réglementés, qui « jouent un rôle de bouclier régulateur face aux variations de prix des offres de marché ». Mais il propose, afin d’assurer davantage d’égalité, que « tous les fournisseurs puissent les proposer », et non pas seulement, comme c’est le cas aujourd’hui – et uniquement pour les particuliers – les opérateurs historiques, EDF et Engie.
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© sources : Maire info (www.maire-info.com) – 31/05/2017
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