Le site Service-public.fr est revenu en détail la semaine dernière sur une des nouvelles dispositions codifiées par l’arrêté du 9 janvier 2019 relatif à la modification de la signalisation routière (lire Maire info du 9 janvier). Il s’agit de la possibilité donnée à présent aux maires d’aménager des « zones tampons » en amont des passages piétons.
Il s’agit d’une mesure qui a été expérimentée à Strasbourg pendant deux ans, entre 2013 et 2014, puis validée par le Comité interministériel de la sécurité routière le 9 janvier 2018. Le principe est simple : installer un marquage au sol entre 2 et 5 mètres avant un passage piéton, de façon à inciter les automobilistes à s’arrêter bien avant le passage, lorsque des piétons sont engagés ou manifestent l’intention de s’engager.
Ce marquage au sol, appelé « ligne d’effet », doit être « de couleur blanche, formé d’une ligne discontinue alternant des rectangles peints et des espaces de même dimensions, et ont une largeur de 0,15 m », est-il précisé dans l’arrêté du 9 janvier. Ces lignes « matérialisent l’endroit où les usagers circulant sur la chaussée doivent s’arrêter le cas échéant pour assurer une bonne visibilité mutuelle avec les piétons souhaitant traverser ».
Attention : cette « ligne d’effet » n’est pas l’équivalent d’une ligne de stop – l’arrêt n’est donc pas obligatoire si aucun piéton ne s’engage. Elle correspond plutôt à l’équivalent d’un « cédez le passage ». Néanmoins, il faut rappeler qu’en cas de non-respect de la priorité aux piétons, le conducteur risque une amende de 135 € et un retrait porté récemment à 6 points de permis de conduire.
Signalons également que le même arrêté a instauré un autre type de lignes d’effet : les « lignes d’effet d’alternat », qui peuvent désormais être tracées à l’entrée d’une portion de chaussée en circulation alternée. Elle sont aussi faites d’une ligne discontinue de rectangles de 15 cm de largeur et doivent être tracées « au plus tard au droit du support du panneau B15 », c’est-à-dire le panneau indiquant la circulation alternée. « Ces lignes matérialisent l’endroit où les usagers circulant sur la chaussée doivent s’arrêter le cas échéant pour céder le passage à la circulation arrivant en sens inverse. »
Passage piéton 3D
En termes de sécurité des passages piétons, une autre innovation est actuellement en cours d’expérimentation. Il s’agit des passages piétons « en 3 D » : ces bandes blanches sont peintes avec un effet d’illusion d’optique très frappant, donnant l’impression qu’elles sont suspendues au-dessus du sol. Elles provoquent mécaniquement un réflexe de ralentissement chez les automobilistes… tout en coûtant bien moins cher que l’installation d’un ralentisseur (type coussin berlinois). Le système est très répandu en Islande où il a fait ses preuves en matière de sécurité.
Un arrêté permettant l’expérimentation de ce système est paru le 21 juillet 2018. Il porte le nom officiel de « passage piéton avec effet tridimensionnel », signé PP3D. Les maires peuvent, après déclaration préalable, installer ce dispositif a fin d’expérimentation. Celle-ci durera jusqu’au 1er avril 2020.
La petite commune de Cysoing, près de Lille, a été la première à tester le système. Depuis, de plus en plus de communes tentent l’expérience sur un ou plusieurs passages piétons : c’est le cas notamment de Paris, Cannes, Menton, Montauban, Calais, Miramas ou Grande-Synthe. Un bilan de cette expérimentation sera fait en 2020 en vue d’une possible généralisation.
© sources : Maire Info (www.maire-info.com) – 30/01/2019