C’est devant un auditorium plein à craquer qu’a commencé ce matin la rencontre entre les candidats à l’élection présidentielle et les maires de France. Organisée par l’AMF, avec France info et les chaînes parlementaires, dans le studio 104 de la Maison de la Radio, cette rencontre est « une première dans l’histoire de l’AMF, un événement exceptionnel », ont rappelé les responsables de l’association. « Il n’est bien sûr pas question à l’issue des débats, que l’AMF appelle à voter pour tel ou tel candidat, mais les maires vont avoir l’occasion d’enregistrer ce que chacun a à dire », a expliqué le président de l’AMF, François Baroin, devant les centaines de maires présents, venus de 95 départements de métropole et d’outre-mer.
Après quelques mots de bienvenue de Mathieu Gallet, patron de Radio France, le directeur général de France info, Laurent Guimier, a rappelé la volonté qui a gouverné à l’opération #onfaitquoidemain : « Se reconnecter avec les territoires, écouter ce qui se passe dans les communes de France ». Estimant que les résultats de cette opération donnent « beaucoup d’espoir », il s’est réjoui qu’un « précédent » ait été créé « entre les élus et le terrain ».
Anne Hidalgo, la maire de Paris, a souhaité la bienvenue aux maires en rappelant la rencontre des maires au Palais des congrès, au lendemain des attentats de 2015, affirmant que le soutien des maires avait « aidé Paris à se relever ». « Maire est un mot unique, un des seuls qui inspire confiance à nos concitoyens, le maire est le centre de gravité des territoires », a affirmé Anne Hidalgo. « C’est aux sentinelles de la République que les candidats vont s’adresser aujourd’hui. Nous leur disons : Appuyez-vous sur nous ! Nous sommes la référence de ceux qui n’en ont pas ». Rappelant – sous les applaudissements de la salle – que « l’Etat ne compense jamais toutes les compétences qu’il transfère, jamais », la maire de Paris a demandé au futur vainqueur de l’élection : « Laissez-nous être maires, et l’être davantage ».
François Baroin a ensuite rappelé les grands principes du Manifeste adopté par la direction de l’AMF en février, ses quatre axes, et les quinze engagements qui sont demandés aux candidats. Il a insisté sur l’affirmation du rôle de la commune, sur la nécessité d’une lisibilité et d’une prévisibilité sur les dotations, sur le fait de conforter la libre administration des collectivités. « Le Manifeste prône une nouvelle relation entre les collectivités et l’Etat. Nous sommes pleins de confiance dans l’avenir, et nous pensons que c’est possible et atteignable. »
André Laignel, Premier vice-président délégué de l’AMF, a ensuite pris la parole, rappelant que ce n’était « pas un exercice facile » de mettre au point un texte commun, représentant l’AMF « dans toute sa diversité politique, géographique, de tailles de communes ». Evoquant avec ironie les interventions à venir dans la journée, André Laignel a souligné en souriant que « les maires auront sans doute beaucoup de déclarations d’amour aujourd’hui, mais nous préférons les preuves d’amour. Cela fait des années que d’une main, on nous flatte l’encolure, et de l’autre on nous fait les poches ». La journée d’aujourd’hui va permettre, selon le maire d’Issoudun, de savoir ce que chacun pense : « Qui est pour la destruction des communes ? Pour leur dissolution ? Qui est pour poursuivre le supplice du garrot financier ? » Il s’est demandé si, dans cette journée, apparaîtrait un candidat capable « d’audace ». « Et l’audace, ce serait de nous donner de la liberté, la liberté de créer et d’agir ».
Suite à ces propos liminaires, les candidats ont commencé à se succéder tout au long de la matinée : Nathalie Arthaud, Jean Lassalle, Emmanuel Macron, Nicolas-Dupont-Aignan et David Rachline, réprésentant Marine Le Pen, se sont exprimés ce matin.
Maire info consacrera demain et vendredi deux éditions spéciales à cette manifestation.
© sources : Maire Info (www.maire-info.com) – 22/03/2017