Le 14 novembre dernier, les maires des deux principales communes de l’Allier (Vichy et Montluçon) ont annoncé qu’ils rejoignaient leurs collègues d’Ile-de-France ou de Paca et qu’ils « suspendaient toute démarche » d’application de la réforme : « Nous refusons que nos adjoints et nos cadres se mobilisent en pure perte, sur une réforme dont il apparaît chaque jour plus vraisemblable (…) qu’elle sera modifiée, repensée, voire annulée », ont-ils expliqué. 21% des enseignants du primaire étaient en grève contre la réforme, avec un pic à 50% de grévistes à Paris – où les 4,5 jours ont été mis en place à la rentrée. Quant aux parents, un sondage de BFMTV révélait hier qu’ils étaient 54% à souhaiter que la réforme soit abandonnée. Le Premier ministre, interviewé sur France Info, a tenu à rappeler que la réforme avait pour objectif de revenir sur le passage du temps scolaire à quatre jours en 2008, « ce qui n’avait pas marché ». Cette décision de revenir à quatre jours et demi « ne découle pas de la décision des maires, mais de l’Éducation nationale ». « Ce ne sont pas les maires qui décident des horaires de cours », a insisté le Premier ministre. Mais « dans les petites communes, là où il peut y avoir des difficultés », il est nécessaire de « dialoguer ». C’est aussi la solution qu’avait préconisée la veille le ministre de l’Éducation nationale, qui relevait que « partout où les gens se sont bien concertés – collectivités, professeurs, animateurs, associations –, il y a eu des réussites merveilleuses ». Vincent Peillon recommande donc « aux uns et aux autres » de « se parler ».
Le Congrès des maires, qui débutera lundi, est vécu par tous les acteurs comme un moment clé dans ce dossier – beaucoup de maires attendant avec impatience le discours du Premier ministre, qui s’exprimera mardi devant le Congrès.
Par ailleurs, jeudi matin, au cours de l’atelier sur ce thème, sera présenté l’étude exclusive de l’AMF sur les conditions de mise en œuvre de la réforme dans les communes qui l’ont appliquée à la rentrée 2013.