Alors qu’un nouveau drame a endeuillé la France hier matin, une policière municipale perdant la vie lors d’une fusillade à Montrouge (lire article ci-dessous), les maires sont plus que jamais mobilisés aux côtés de l’Etat pour assurer la sécurité des Français. C’est le message qu’est venu porter hier le président de l’Association des maires de France, François Baroin, au chef de l’Etat. Cette rencontre entre François Baroin et le président de la République était prévu depuis quelque temps déjà mais l’actualité en a changé bien évidemment l’ordre du jour. Hier, le président de l’AMF a assuré le chef de l’Etat « de l’engagement des maires de France, des élus et des agents locaux pour, aux côtés de l’Etat, servir nos concitoyens et assurer leur sécurité, y compris au péril de leur vie avec la dramatique fusillade de Montrouge qui a vu le meutre d’une policière municipale et un agent grièvement blessé ».
François Baroin, qui participera dimanche à Paris avec une délégation de l’AMF à la manifestation d’unité nationale en hommage aux victimes de l’attentat contre Charlie Hebdo, a aussi indiqué, à l’issue de son entretien avec le président de la République, qu’il proposait « aux communes de France, à l’heure du défilé dans la capitale française, que celles et ceux qui ne peuvent pas se rendre à Paris organisent devant chaque Hôtel de ville un rassemblement dans l’esprit de partage de ce deuil national ». Il a également indiqué avoir « évoqué avec le chef de l’État l’organisation des dispositifs de sécurité sur l’ensemble du territoire français pour le renforcement de la surveillance des lieux publics ». A ce titre, « j’ai assuré le président de la République de la disposition de l’Association des maires de France, auprès du ministère de l’Intérieur, pour au cours des jours qui viennent, adapter les dispositifs en fonction de l’évolution de la situation de la menace d’attentats », a dit François Baroin.
Le grand rassemblement de dimanche à Paris est proposé par les partis politiques français, sauf le Front national, les principaux syndicats et associations de défense des droits de l’homme. Le texte commun qui appelle « tous les citoyens à une marche républicaine silencieuse » s’intitule : « Nous sommes Charlie, défendons les valeurs de la République ».
De son côté, la ministre de la Culture Fleur Pellerin a annoncé hier sur France 5 qu’elle comptait « débloquer en urgence » environ un million d’euros pour Charlie Hebdo, « afin d’assurer sa pérennité ». La ministre a précisé à l’AFP qu’elle faisait travailler ses équipes pour « changer les textes » afin que Charlie Hebdo puisse bénéficier « d’aides structurelles » auxquelles un hebdomadaire satirique n’a pas droit selon les règles actuelles des aides à la presse.