Le débat autour du fait métropolitain et de l’émergence de métropoles françaises à rayonnement européen voire international a été relancé par le Rapport du Comité pour la réforme des collectivités locales dit « rapport Balladur », et pose également la question du rôle de l’Etat dans la politique d’aménagement du territoire. Néanmoins, Faut-il attendre la création administrative et institutionnelle d’une métropole pour qu’une métropole existe? Lors de la Journée Régionale des Maires de la Région PACA, une réponse a été apportée par Norbert NOURIAN, Directeur d’Etudes à Sciences Po Aix : « le fait métropolitain est antérieur à la création de la métropole. On peut facilement l’identifier, avec des élements particuliers le centre de décision administratif et politique, les sièges d’entreprises, le tertiaire supérieu, les équipements culturels. Le fait métropolitain existe puisque l’espace irradié par ces élements dépasse les communes qui lui donne son nom ».
Contrairement à l’agglomération, la métropole ne bénéficie pas d’une définition majoritairement partagée, si bien qu’elle reste souvent caractérisée par une forte concentration économique et démographique, par un rayonnement international et sur un principe d’organisation centre-périphérie. Or, si la métropole doit rester un espace d’action dessiné et décidé par les élus et les forces vives, sa mise en place ne peut raisonnablement pas découler d’un processus législatif descendant, uniquement fondé sur des considérations
de seuils démographiques, mais par une très forte mobilisation des populations sur ces questions d’aménagement.
Pour M. NOURIAN, la formalisation d’un projet métropolitain dans un territoire qui ne compte pas « officiellement » de métropole s’avère souvent bénéfique pour la dynamique générale des regroupements intercommunaux en cours, car elle accélère le développement et la valorisation de ces atouts en s’adaptant à la fois aux flux économiques et sociétaux qui concernent son territoire. De fait, la réalité géographique et donc les territoires vécus priment sur la préoccupation institutionnelle.
Jean-Pierre VERAN l’a indiqué à la fin de l’intervention de M. NOURIAN : « Avant de trancher si l’on est pour ou contre les métropoles, il faudrait tout de même que les élus décident une bonne fois si leurs groupements actuels et leurs pratiques de gouvernance permettent de maximiser leurs actions ou pas. Il ne faut pas se cacher les yeux : si la création de métropoles souhaitées aboutit si souvent à des problèmes d’adéquation avec les territoires vécus, c’est bien parce que les élus n’ont pas suffisamment travaillé en amont et qu’au moment où le Gouvernement nous pousse à faire des choix de regroupements cohérents, ils n’ont plus le choux et ils se retrouvent contraints, et leurs administrés avec. ».