Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière, a commencé son intervention en disant qu’étant certaine de ne pas élue, « cela n’aurait pas beaucoup de sens » pour elle de s’engager sur tel ou tel point du Manifeste de l’AMF. Elle a toutefois exprimé son opinion sur plusieurs points de ce texte, après avoir expliqué que pour elle, les maires ne sont pas « une seule entité » : il n’y pour elle pas grand-chose en commun entre « le maire d’une grande métropole, avec un budget de ministre », et « le maire d’une petite commune, que tout le monde tutoie et qui fait tout lui-même ». Elle a salué le dévouement et l’engagement de ces maires qu’elle estime « aussi méprisés par l’État que le sont toutes les petites gens de ce pays ».
La candidate, qui dit se présenter « uniquement pour faire entendre la voix du monde du travail », a noté que beaucoup de maires sont eux-mêmes « des travailleurs en activité ou en retraite » et qu’ils ont toutes les raisons « de se sentir concernés par (son) combat », puisqu’ils sont « en première ligne face au chômage » : « Quand une usine ferme, c’est d’abord vers le maire que l’on se tourne pour demander de l’aide ».
Nathalie Arthaud a vivement critiqué la baisse des dotations, estimant que c’est « un mensonge » que de dire qu’il n’y a « pas d’argent » : « L’État est capable de trouver des dizaines de millions d’euros par an pour les donner à fonds perdus aux entreprises. Cet argent serait bien mieux utilisé à empêcher les communes de couler ». Elle demande même une « augmentation » de ces dotations, afin que les communes aient les moyens d’embaucher et de garantir le service public.
Dans la même logique, elle s’est dite d’accord sur le principe de libre administration des collectivités territoriales tout en affirmant que ce principe était « un leurre » : « Administrer librement sa commune, vu les contraintes financières qui s’exercent et qui viennent d’en haut, c’est mission impossible ».
La candidate s’est dite « opposée » à la disparition des communes ou leur « dissolution dans l’intercommunalité » : pour elle, la commune reste un lieu de démocratie, évoquant les conseillers municipaux qui sont souvent « de simples citoyens engagés et non des professionnels de la politique ». Étant partisane de « la plus large participation possible de la population aux affaires publiques », Nathalie Arthaud refuse donc que la gestion locale « se déplace vers des intercommunalités toujours plus grandes, toujours plus éloignées des habitants ».
Nathalie Arthaud veut une augmentation des dotations de l’État
Après son intervention, la candidate de LO a répondu aux questions de Marie-Claude Jarrot, présidente de l’Association des maires de Saône-et-Loire et d’Armelle Botherel, celle des maires des Côtes-d’Armor.
F.L.