Le gouvernement a réuni hier un certain nombre d’acteurs économiques et locaux pour signer la charte « Objectif 100 000 bornes ». Par cette signature, ces acteurs – dont la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies – s’engagent à « concourir » à cet objectif.
Des représentants de la grande distribution (Leclerc, Lidl, Casino, groupe U), de l’énergie (Total, Engie, Enedis…), des gestionnaires d’autoroutes et des collectivités (FNCCR et Métropole du Grand Paris) étaient présents hier au ministère de la Transition énergétique pour signer cette charte. « L’année 2020 marque un tournant dans la transition énergétique du secteur automobile », est-il écrit en préambule de celle-ci. « Malgré la crise sanitaire, les immatriculations de véhicules électriques connaissent une progression inédite, et le parc automobile français pourrait comporter plus d’un million de véhicules électriques et hybrides rechargeables en 2022. »
L’accélération des ventes de véhicules électriques doit impérativement s’accompagner d’une augmentation du nombre de points de recharge (ce que l’on appelle communément les bornes, ou IRVE pour infrastructures de recharge des véhicules électriques). Le déploiement de ce réseau devra, souligne le gouvernement, se faire « dans un souci de maillage territorial », en associant tous les acteurs impliqués : collectivités, sociétés d’autoroutes, distributeurs d’énergie, acteurs de la grande distribution, hôtels et restaurants. Tous ces acteurs – sauf les hôtels et restaurants, dont aucun représentant n’était présent hier pour signer la charte – sont intervenus lors de cette séance pour s’engager à concourir à l’objectif de déploiement de 100 000 bornes de recharges ouverts au public dès la fin de 2021, chacun faisant état d’objectifs chiffrés.
Côté collectivités, la FNCCR (Fédération nationale des collectivités concédantes et régies) a rappelé que quelque 30 000 IRVE avaient été ouvertes sur le territoire de ses collectivités adhérentes. Elle s’est fixée un objectif de 6 000 bornes supplémentaires en 2021. Quant à Patrick Ollier, au nom de la Métropole du Grand Paris (MGP), il s’est engagé pour 3 000 points de charge l’année prochaine (hors Paris), ainsi que sur la création d’une aide de la MGP pouvant atteindre 19 000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique.
Batterie de mesures
Le gouvernement en a profité pour rappeler les nombreuses mesures prises ces derniers mois pour faire progresser la transition énergétique du marché de l’automobile : augmentation du bonus pour l’achat d’un véhicule électrique, augmentation de la prime à la conversion et assouplissement de l’éligibilité à celle-ci.
Par ailleurs, une partie des propositions de la Convention citoyenne pour le climat devrait être mise en musique, notamment une évolution de la taxation sur les contrats d’assurance, visant à rendre les assurances sur les véhicules électriques moins chères que celles sur les véhicules thermiques. Cette disposition devrait être introduite dans le projet de loi de finances pour 2021.
Une mesure à l’étude intéresse particulièrement les collectivités : le gouvernement souhaite « favoriser la location longue durée de véhicules moins polluants ». « Afin d’enclencher cette dynamique pour les collectivités, le gouvernement étudie le recours au fonds de compensation de la TVA pour la location longue durée de véhicules par des collectivités », écrit le ministère de la Transition énergétique.
Rappelons que le gouvernement devrait, dans les prochaines semaines, codifier par voie de circulaire l’obligation, pour les acheteurs publics, d’équiper 50 % de leur flotte de véhicules propres (électriques, hybrides ou hydrogène).
F.L.
© sources : AMF France (www.amf.asso.fr) – 13 Oct 2020 – Réf. : BW40336 – Auteur : F.L.