Pour Jacques Cheminade, « l’intercommunalité doit procéder des maires »

Roland Bourguet

« C’est dans les communes qu’est la force des peuples libres ! » Citant Alexis de Tocqueville, Jacques Cheminade a fait valoir son attachement aux maires dès le début de son allocution en insistant sur le fait que « tout doit reposer sur la commune, pilier d’une République qui soit à la fois décentralisée et déconcentrée ».
Le candidat de Solidarité et Progrès a, cependant, rappelé qu’il ne voyait pas d’incompatibilité entre les triptyques « commune, département, patrie » et « intercommunalité, région-métropole, Union européenne ». A condition, a-t-il précisé, que « l’Europe se refonde et ne soit plus ce curieux empire non impérial, […] que les régions et les métropoles ne soient pas les pompes aspirantes de compétences et de moyens, […] que les intercommunalités se construisent sur la base d’un projet de territoire sans injonctions venues d’en haut, sans transfert de compétences imposées » et qu’elles procèdent exclusivement « des communes et des initiatives des maires », dans le « respect du principe de subsidiarité ».
Répondant à un « impératif de dimension humaine », Jacques Cheminade a fait part de son souhait d’abroger la loi Notre qui « entretient la confusion et kidnappe les compétences ». Il veut aussi remettre en cause le deuxième volet de la réforme territoriale pour « constituer des régions correspondant à la volonté de ceux qui les habitent ».
Opposé à la réforme de la taxe habitation voulue par Emmanuel Macron, le président de Solidarité et Progrès a proposé de réviser les valeurs locatives cadastrales et a indiqué qu’il souhaitait que la taxe d’habitation « soit assise, pour 60 %, sur la nouvelle valeur vénale établie des logements et, pour 40 %, sur les revenus des occupants ».
Il s’est également engagé à stopper la baisse des dotations et ne plus imposer de dépenses nouvelles « sans ressources nouvelles ».
Parmi ses autres propositions, Jacques Cheminade a précisé qu’il préserverait un « maillage réaliste » des établissements scolaires de premier degré en milieu rural mais aussi qu’il consulterait et « suivrait l’avis » des élus locaux concernant la répartition des réfugiés sur le territoire car ils « connaissent le mieux les données sociales, économiques et démographiques ». Enfin, il s’est engagé à créer un « grand service public du numérique » couvrant tout le territoire afin que son accès devienne « universel ».
Répondant à la fin de son intervention, comme tous les autres candidats, aux questions posées par des présidents d’associations départementales de maires, Jacques Cheminade a répondu à Pilar Chaleyssin, président de l’Association des maires du Gard, et à Ludovic Rochette, président de celle de Côte d’Or. « Il est essentiel d’avoir un statut de l’élu de proximité. Il faut voir dans l’ensemble cette question et l’étudier avec ceux qui ont l’expérience et ont exercé cette fonction », leur a-t-il notamment indiqué.

A.W.

© sources : Maire Info (www.maire-info.com) – 24/03/2017

© Photo : Roland Bourguet