Les enjeux de préservation du patrimoine et d’emploi dans l’hôtellerie étaient au menu, vendredi, du quatrième Comité interministériel du tourisme (CIT). Présidé par le Premier ministre, Édouard Philippe, ce rendez-vous semestriel a débouché sur une série de mesures (dossier de presse accessible ci-dessous), parmi lesquelles la simplification du Code du tourisme, qui « fixe le rôle des institutions intervenant dans le secteur ». Considérant que « l’État a un rôle désormais subsidiaire », le gouvernement a annoncé « une politique (du tourisme) totalement décentralisée au profit des collectivités, confortées sur ce point par la loi Notre ». La modernisation du Code de tourisme passera notamment par « la simplification des dispositifs au bénéfice des entreprises, des consommateurs et des collectivités ».
Le gouvernement a d’ailleurs communiqué sur deux dispositifs qui intéresseront à n’en pas douter les collectivités. Il a, en effet, été décidé, « dans une perspective d’attractivité des territoires », la création d’un fonds d’ingénierie « Tourisme et Patrimoine » d’un million d’euros. Piloté par la Banque des territoires et Atout France, « ce fonds aura pour objectifs d’accompagner les propriétaires publics de sites d’intérêt patrimonial dans la définition de projets d’investissement économiquement équilibrés et de structurer une filière d’opérateurs privés délégataires ». Un appel à projets, auquel « seront éligibles des projets hôteliers comme des projets innovants de revitalisation du patrimoine », sera lancé en juin. Dix sites seront sélectionnés à titre expérimental.
Autre initiative inscrite au calendrier à partir de 2020, l’opération « Capitales françaises de la culture » « distinguera et mettra en valeur, tous les deux ans, l’innovation artistique et l’attractivité culturelle d’une ville française (soutien à la création, valorisation du patrimoine, transmission artistique et culturelle, participation des citoyens, contribution économique des territoires par la culture…) ». L’appel à candidature sera lancé aux deuxième et troisième trimestres de l’année 2020. « Il sera ouvert aux collectivités de 20 000 à 200 000 habitants pour une participation large des territoires, précise le gouvernement. L’ensemble des associations des collectivités territoriales seront associées à la mise en œuvre de ce projet ».
La France reste la première destination mondiale
Ces dispositifs en cours ou à venir s’inscrivent dans une stratégie plus globale visant à conforter la première position de la France dans le classement des destinations mondiales. Ce fût encore le cas en 2018. Avec 89,4 millions de visiteurs étrangers au compteur l’an passé, la France enregistre une hausse de 3 % de sa fréquentation par rapport à 2017 (86,9 millions). Un record. « Les recettes touristiques internationales, estimées à 56,2 milliards d’euros en 2018, progressent de près de 5 % par rapport à 2017 et atteignent également leur plus haut niveau historique », est-il indiqué dans le communiqué. Pour continuer à favoriser les dépenses dans l’Hexagone des touristes étrangers, le gouvernement a annoncé la mise en place progressive de mesures concernant la détaxe sur leurs achats.
Le tourisme crée des recettes, il représente aussi deux millions d’emplois, qui ne sont pas tous pourvus en raison de conditions de travail parfois difficiles et de salaires pas toujours motivants dans le secteur de l’hôtellerie. Ainsi, chaque année, Pôle Emploi identifie 280 000 besoins de recrutement, dont « plus de 100 000 » restent non pourvus selon les associations professionnelles. Pour remédier à cette situation, un plan, décliné en trois axes, a été présenté à l’issue du CIT. « L’enjeu est de davantage attirer les talents, sécuriser les parcours, mieux former les jeunes et les salariés, les fidéliser et éviter le turn-over », a résumé Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État chargé du Tourisme. Un Comité de filière pour le tourisme va être mis en place d’ici fin juillet afin de « formaliser un cadre d’échanges entre les branches » et « mobiliser les acteurs » sur les parcours d’emploi ou la mobilité des salariés. En revanche, aucun engagement chiffré n’a été pris du côté des professionnels de l’hôtellerie-restauration en termes de salaires.
Le prochain CIT, à l’automne, sera dédié au tourisme social et au tourisme solidaire.
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© sources : Mairie Info (www.maire-info.com) – 20/05/2019