Par Lucile Bonnin
Il y a quelques semaines, le président de la République, lançait officiellement le plan de rénovation énergétique du bâti scolaire. « Il y a trop d’écoles qui sont des passoires thermiques, expliquait alors Emmanuel Macron, où les enfants « se les gèlent » puis ont trop chaud. On va les rénover ! » (lire Maire info du 25 avril).
Et les collectivités ont bien besoin d’accompagnement en la matière puisque le bâti scolaire leur appartient et que la question du vieillissement des établissements a un impact direct sur les dépenses énergétiques et l’isolation de ces derniers.
Afin que les élèves puissent travailler dans de bonnes conditions malgré les fortes chaleurs, qui se font chaque année de plus en plus précoces, le gouvernement a publié un guide pour « améliorer le confort thermique des bâtiments scolaires pendant les vagues de chaleur » à destination des collectivités territoriales et des propriétaires privés. Le document d’une vingtaine de pages présente « les principales modalités de gestion des bâtiments permettant de préparer et limiter l’impact des vagues de chaleur » .
Enjeux du confort thermique
Le guide revient en premier lieu sur l’importance de réduire « l’inconfort thermique d’un bâtiment en période de forte chaleur » en suivant les principes du confort thermique d’été passif. Les règles : « Réduire les apports solaires tout en garantissant des apports d’éclairage naturel suffisants tout le long de l’année » ; « confiner les locaux pendant les heures les plus chaudes tout en veillant à ventiler suffisamment pour assurer une qualité de l’air satisfaisante » ; « réduire les apports de chaleur internes non indispensables à l’activité ». Et enfin, ce qui paraît plus discutable, « rafraîchir le bâtiment par une large ouverture des fenêtres pendant la nuit et en début de matinée ». Une proposition qui surprendra les élus, qui savent qu’ouvrir les fenêtres d’une école pendant la nuit pose un certain nombre de problèmes de sécurité.
Pour mémoire, « les bâtiments de plus de 1 000 m² sont désormais soumis au décret tertiaire qui fixe des obligations de réduction de la consommation d’énergie finale de 40 % en 2030, 50 % en 2040 et 60 % en 2050 ; il s’agit de la principale mesure prise dans ce domaine pour mettre notre pays sur la trajectoire de la neutralité carbone. Ce cadre invite les collectivités territoriales et les opérateurs privés à privilégier les dispositions passives pour améliorer le traitement du confort d’été » .
Solutions à long terme
En plus de ces dispositions « passives », des solutions « à réaliser avant les épisodes de vague de chaleur » sont présentées. D’abord, l’importance de la maintenance des installations de ventilation mécaniques ou de dispositif de rafraichissement de l’air est pointée.
En matière de protection solaire, les dispositifs doivent permettre « d’occulter quasi totalement le vitrage en été (en maintenant un éclairage naturel) » ; « de dégager totalement le vitrage en hiver » ; « d’assurer la circulation de l’air quand les fenêtres sont ouvertes » ; « de protéger les ouvertures contre l’intrusion pour permettre la surventilation nocturne ».
Le guide insiste avant tout sur l’importance d’avoir un bon niveau d’isolation des parois exposées au rayonnement solaire ainsi qu’une « bonne inertie thermique ». Ces deux facteurs pourront éviter les « problèmes de surchauffe en été » car le bâtiment « aura [ainsi] la capacité de conserver la fraîcheur intérieure (sous réserve de veiller à une ventilation des locaux lorsque l’air extérieur est plus frais) » .
Il est aussi suggéré « de prévoir dans chaque école et établissement scolaire une pièce équipée d’un dispositif de rafraîchissement permettant d’accueillir les personnes qui souffrent de la chaleur ».Les auteurs du guide proposent aussi « de prévoir un roulement des classes » dans les grandes salles comme la cantine « afin de permettre aux organismes de baisser en température à un moment de la journée et de limiter les impacts d’une exposition à de fortes chaleurs sur la durée ».
La première partie de ce guide recense essentiellement « les opérations de maintenance habituelles » et les mesures qui « peuvent être embarquées dans les opérations de gros entretien et de renouvellement des bâtiments ou encore dans la stratégie de rénovation énergétique du patrimoine ».
Actions à réaliser pendant les vagues de chaleur
Le gouvernement rappelle qu’il est avant tout indispensable d’établir « un schéma de fonctionnement à mettre en œuvre pendant les vagues de chaleur » incluant des « consignes à formuler aux gestionnaires et aux personnels en fonction des caractéristiques des établissements ».
Cela peut être le maintien des dispositifs occultants (stores, volets, etc.) en position fermée lorsque la façade est ensoleillée ou encore la limitation de l’ouverture des fenêtres en présence d’élèves au seul renouvellement hygiénique de l’air s’il n’y a pas de système de ventilation… L’organisation et l’utilisation des locaux doit être pensée au cas par cas pendant un épisode de forte chaleur.
Certaines consignes d’ordre général sont néanmoins à connaître et à mettre en œuvre dans les établissements scolaires. Faire boire régulièrement les élèves est essentiel tout comme « sensibiliser les personnels au contact des élèves aux risques, au repérage des troubles pouvant survenir, ainsi qu’aux mesures de prévention et de signalement à mettre en œuvre », par exemple.
© sources : Mairie Info (www.maire-info.com) – 12/06/2023