Comme au printemps, la pratique sportive est soumise à conditions depuis le début du deuxième confinement, le 30 octobre. De nouveau, un coup d’arrêt s’abat sur le sport amateur. Le sport à l’école, des mineurs et de haut niveau ainsi que les championnats professionnels, eux, poursuivent sur leur lancée dans la limite du respect du protocole sanitaire.
Le monde du sport amateur fait les frais de cette crise sanitaire « d’une extrême gravité ». Jusqu’au 1er décembre, la règle veut que les équipements sportifs restent fermés. « Tous les équipements recevant du public (ERP) couverts de type X (salle omnisports, patinoire, manège, piscine couverte, transformable ou mixte, ndlr) ou de plein air de type PA du territoire sont fermés au public », écrivait la ministre chargée des Sports, Roxana Maracineanu, dans un communiqué publié vendredi.
« Publics prioritaires »
Certains « publics prioritaires » peuvent toutefois avoir accès à ces équipements, à l’instar des scolaires et les accueils périscolaires ; les étudiants Staps ; les personnes en formation continue ou professionnelle, les sportifs professionnels et toutes les populations accrédités dans le cadre des activités sportives à caractère professionnel, les sportifs de haut niveau et espoirs, les personnes pratiquant sur prescription médicale et les personnes en situation de handicap. Roxana Maracineanu en « appelle » aux maires et aux élus des collectivités « pour qu’ils permettent l’accès à ces équipements pour les publics prioritaires dès lors que les protocoles sanitaires renforcés et que la limitation des interactions seront garantis ».
Comme les entraîneurs, juges, arbitres, officiels et prestataires, les éducateurs sportifs peuvent également, à condition de produire une attestation et un justificatif de leur activité, « bénéficier d’une dérogation dès lors qu’ils doivent enseigner et/ou maintenir leur condition physique et technique nécessaire à la poursuite de leur activité en sortie de confinement ».
« Limiter le brassage » à l’école
A l’école élémentaire, au collège et au lycée, les cours d’éducation physique et sportive (EPS) sont maintenus « avec des pratiques favorisant la distanciation », indique encore la ministre. Dans les faits, les règles sont loin d’être limpides. La distanciation d’au moins un mètre, si elle doit être respectée en lieux clos, « ne s’applique pas dans les espaces extérieurs entre élèves d’une même classe ou d’un même groupe, y compris pour les activités sportives », est-il expliqué dans le protocole sanitaire de l’Education nationale à appliquer à compter du 2 novembre. Or, comme le souligne Localtis, le décret du 29 octobre 2020 indique, lui, que les activités physiques et sportives autorisées doivent « permettre le respect d’une distanciation physique de deux mètres, sauf lorsque, par sa nature même, l’activité ne le permet pas ».
Plutôt que la distanciation, difficile à respecter, la priorité est de limiter au maximum le brassage entre les élèves. « C’est pour éviter le brassage des enfants que l’accueil dans d’autres structures comme les associations n’est pas autorisé », explique la ministre. Aussi, les groupes d’enfants « restent les mêmes dans les accueils périscolaires ». Des accueils périscolaires que pourraient bientôt animer les acteurs associatifs dans le milieu du sport. Le ministère chargé des Sports annonce travailler avec le secrétariat d’Etat à la Jeunesse et à l’Engagement, les collectivités et le mouvement sportif pour permettre à ces associations d’intervenir « au sein des accueils collectifs de mineurs, après l’école et le mercredi », ce qui soulève un certain nombre d’interrogrations et de freins à lever.
« Personne ne sera oublié »
« Pour le sport qui s’arrête », enfin, Roxana Maracineanu assure qu’elle « poursuivra son action afin d’accompagner les clubs, les acteurs et les fédérations en difficulté à franchir cette nouvelle étape » alors que le sport amateur a perdu 4,5 millions de licenciés à la rentrée 2020. En plus des 122 millions d’euros sur deux ans du plan de relance (lire Maire info du 30 septembre), le gouvernement a promis de sanctuariser une enveloppe supplémentaire de 110 millions d’euros. Elle « devrait permettre de compenser une partie des pertes de recettes liées aux restrictions de jauge ». Les manifestations de sport professionnel ou de haut niveau maintenues devront, en effet, se tenir à huis clos. « Que ce soit le monde pro, amateur ou les salles de sport, personne ne sera oublié », ajoute la ministre, interrogée samedi sur RMC. Une déclaration qui contraste avec les propos du sénateur Michel Savin (Isère, Les Républicains), qui, ne cesse d’expliquer que le sport est le « grand oublié » du plan de relance (lire Maire info du 28 octobre).
Ludovic Galtier
Source : maire-info.com – 03/11/2020 – Auteur : Ludovic Galtier