L’AMF propose une loi pour promouvoir la place des femmes dans les exécutifs locaux

16% des maires et 8 % des présidents d’intercommunalités sont des femmes. Ces chiffres expliquent à eux seuls l’urgence pour l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité à mettre en avant des solutions, notamment législatives, pour remédier à cette situation de sous représentation. L’afflux de participants au Forum sur la place des femmes dans les exécutifs locaux et les politiques publiques, organisé hier dans le cadre du 101e Congrès des Maires, est venu confirmer cette prise de conscience des élus et des élues, au-delà des clivages partisans.
Dans la continuité du 1er Forum initié lors du Congrès 2017, l’AMF a ainsi constitué un groupe de travail sur la « promotion des femmes dans les exécutifs locaux », coprésidé par Cécile Gallien, maire de Vorey et vice-présidente de l’AMF et Édith Gueugneau, maire de Bourbon-Lancy et présidente de la communauté de communes Entre Arroux, Loire et Somme. Composé de 15 élues, le groupe s’est réuni à plusieurs reprises lors de l’année écoulée et a d’abord adressé un questionnaire aux femmes élues du bloc communal. 7 601 réponses sont parvenues parmi lesquelles celles de 878 maires, 2 641 adjointes au maire et 4 082 conseillères municipales.
« Parmi les difficultés qui bloquent les femmes dans leur implication dans la vie publique, souligne Édith Gueugneau, arrive en premier lieu la crainte de ne pas parvenir à concilier leur engagement avec leur vie personnelle et professionnelle. »
Aux propositions de l’AMF pour renforcer la présence des femmes dans les exécutifs locaux, 63 % des réponses sont favorables à un statut de l’élu et 61,2 % à la parité dans la composition des exécutifs. Toutes les mesures qui concourent à augmenter l’offre de formation et la sensibilisation à la parité au sein de l’école et des conseils municipaux des enfants et des jeunes sont également fortement approuvées.
« Notre groupe de travail a ensuite élaboré sept mesures, quatre pour les communes et trois pour les intercommunalités, destinées à nourrir une proposition de loi », affirme Cécile Gallien. Concernant les communes, l’AMF prône l’élargissement du scrutin de liste paritaire et alternée femme/homme à toutes les communes, l’obligation de réserver le poste de premier adjoint à un candidat de sexe différent de celui du maire et une liste paritaire et alternée femme/homme des adjoints au maire sans distinction de strates.
Pour les intercommunalités, les propositions portent sur l’application dans toutes les communes du dispositif de fléchage sur les listes municipales, paritaires et alternées femme/homme pour l’élection des conseillers communautaires, sur l’obligation de réserver le poste de premer vice-président à un candidat de sexe différent de celui du (de la) président(e) de l’EPCI à fiscalité propre et sur l’institution de règles de parité dans les exécutifs intercommunaux.
Aux yeux d’Agnès Le Brun, maire de Morlaix et vice-présidente de l’AMF, s’agissant de la place des femmes dans les exécutifs locaux, « la loi ne fera pas tout ». « Il faut aussi trouver le chemin de la mixité », remarque l’élue bretonne. Venues témoigner d’exemples de politiques publiques mises en œuvre dans leur collectivités, différentes élues ont fait part de ce même souci de mixité.
Claire Guiraud, secrétaire générale du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, a pour sa part annoncé qu’un rapport sur la parité dans les intercommunalités serait remis le 29 novembre prochain à Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales.

E.Q.


© sources : Maire Info (www.maire-info.com) – 22/11/2018