Le gouvernement a lancé hier un site internet pour coordonner les actions en faveur de la revitalisation des centres-villes désertés par les commerces, un phénomène qui s’amplifie depuis 15 ans. Ce portail internet baptisé « Coeur de ville », doit recenser l’information et les actions en faveur de la revitalisation commerciale des centre-villes, a annoncé la secrétaire d’Etat à la Consommation, Martine Pinville lors des Assises pour la revitalisation économique et commerciale des centres-villes qui se tenaient hier à Bercy.
Le manque d’information et de coordination des acteurs du commerce et de la ville constitue une des lacunes mises en lumière par un rapport de l’Inspection général des finances (IGF) sur la désertification des centres-villes, remis au gouvernement cet automne. Bercy a également annoncé, lors de ces assises, le lancement d’un appel à projets dans le cadre du Fisac (Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce) et doté d’un million d’euros.
Ces projets viseront notamment à « moderniser, diversifier, rendre accessibles physiquement et numériquement et sécuriser les commerces de proximité (…) dans les centralités commerciales connaissant un fort taux de vacance commerciale », a déclaré Martine Pinville. Le Fisac pourra intervenir pour des opérations collectives non seulement dans les zones de revitalisation rurale (ZRR) et dans les quartiers en politique de la ville (QPV) mais également hors de ces QPV « dans les centralités commerciales connaissant un fort taux de vacance », précise le ministère.
Le taux de vacance commerciale – locaux commerciaux inoccupés – dans les villes françaises a atteint en 2015 les 10,4 %, contre 6,1 % en 2001, selon un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF). Ce phénomène est particulièrement marqué dans les villes moyennes, avec un taux de vacance supérieur à 10 % dans 55 % d’entre elles.
« La dévitalisation commerciale n’est pas une fatalité. (…) Notre combat pour revitaliser les coeurs de ville passe avant tout par notre capacité à travailler ensemble », et à mieux coordonner élus, acteurs de l’aménagement urbain, publics et privés, commerçants, a déclaré Martine Pinville. Elle a notamment mis en avant le cas de villes aux politiques volontaristes, comme Mulhouse, Bourg-en-Bresse ou Cran-Gevrier, où la vacance commerciale a été contenue. « Le commerce n’est pas qu’une affaire de commerçants », a dit la secrétaire d’Etat.
La politique de revitalisation passe par la réhabilitation du patrimoine, de nouveaux logements et services, des politiques fiscales incitatives ou un urbanisme mettant davantage en avant les équilibres entre commerces de centre-ville et zones d’activités commerciales de périphérie, selon elle.
Martine Pinville a aussi annoncé qu’elle allait envoyer un courrier aux préfets « pour les inviter à la plus grande vigilance sur le fonctionnement des commissions départementales d’aménagement commercial ». (Avec AFP)
© source : Mairie info (www.maire-info.com) – 01/03/2017
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