L’Ademe vient de mettre à disposition des élus, sur son site et gratuitement, un guide élaboré en juin dernier intitulé Alternative au brûlage des déchets verts, les collectivités se mobilisent.
L’Ademe rappelle que chaque année, malgré une réglementation qui a été durcie, « un million de tonnes » de déchets verts sont brûlées. Pourtant, beaucoup ignorent que « brûler 50 kg de végétaux à l’air libre émet autant de particules fines qu’une voiture diesel récente qui parcourt 13 000 km ». Dans ce domaine, écrit l’Ademe, « les collectivités sont des acteurs clés pour activer les changements de comportement », en « créant des infrastructures » et en « accompagnant la montée en compétence des citoyens ».
Après avoir fait le point sur les « méfaits inconnus » du brûlage de déchets verts, l’Ademe revient sur les alternatives (broyage, paillage, compostage, etc.). L’agence insiste sur le fait qu’il n’y a pas de solution toute faite et adaptée à toutes les configurations – au contraire, « chaque territoire doit trouver sa solution » pour limiter le brûlage, en fonction de la typologie de chaque territoire, en particulier pour limiter les coûts. Il faudra par exemple choisir entre collecte en porte-à-porte ou apport volontaire en déchèterie. Pour ce qui est du compostage, les collectivités pourront promouvoir le compostage domestique, par les particuliers, ou le compostage industriel, dans des installations « de moyenne à grande capacité ». Dans ce cas, la collectivité mettra en place un tri des déchets verts, les déchets ligneux (bois) étant orientés vers le broyage tandis que les déchets type tonte de gazon, feuilles mortes, etc., seront transformés en compost – qui pourra ensuite, par exemple, être utilisé comme fertilisant dans les espaces verts de la commune ou vendu aux agriculteurs.
Autre destination possible pour les déchets verts : la production d’énergie. Les déchets verts non ligneux, mélangés à d’autres déchets organiques, peuvent être utilisés pour la production de biogaz via le processus de méthanisation. Ce biogaz peut ensuite servir à produire de l’électricité ou de la chaleur. On trouve par exemple, dans le guide, un témoignage concernant la communauté de communes de Mirecourt-Dompaire, dans les Vosges, où « 90 % de l’eau chaude » de l’hôpital est produite par ce processus.
Quant aux déchets verts ligneux, ils peuvent, après avoir été broyés, alimenter des chaufferies municipales et des réseaux de chaleur, constituant « une matière première locale et bon marché ».
Dans ce domaine, les marges de progrès sont en particulier à trouver du côté d’une communication efficace vis-à-vis des habitants, insistant « sur les nuisances et les solutions alternatives ». L’Ademe propose « d’accompagner les collectivités » dans leurs campagnes de communication, tant sur les arguments que sur les questions pratiques. Le guide permet enfin d’en savoir plus sur les aides financières que l’Ademe peut offrir aux collectivités aussi bien sur le diagnostic que sur l’investissement ou « l’aide aux changements de comportements ». Certaines de ces aides peuvent aller jusqu’à 500 000 euros.
Télécharger le guide de l’Ademe.
© sources : Maire Info (www.maire-info.com) – 24/09/2018