Les politiques culturelles sont confrontées à la nécessité de devoir s’adapter à de très profondes mutations tant sociétales, que politiques, technologiques et artistiques, dans un contexte de contraintes budgétaires durables. Afin d’édifier une réelle démocratie culturelle nourrie par la diversité de la création et favorable au développement des arts, les associations d’élus sont conscientes qu’il faut élaborer des réponses nouvelles. Celles-ci nécessitent un certain nombre de conditions qui, si elles n’étaient pas remplies, conduiraient à la marginalisation des responsabilités des collectivités territoriales vis-à-vis de l’art et de la culture. Ensemble, les associations d’élus affirment la nécessité pour les collectivités territoriales de se positionner autour de 15 engagements. Les voici listés dans l’article ci-dessous.
Les 15 engagements des associations de collectivités territoriales
1. placer la personne au centre des politiques de l’art et de la culture dans le respect de la diversité des expressions culturelles afin de traduire concrètement dans leurs politiques les principes affirmés par les textes internationaux : la Déclaration universelle de l’Unesco sur la diversité culturelle (2001, la Convention de l’Unesco pour la préservation et la promotion de la diversité des expressions culturelles (2005) et la Convention du Conseil de l’Europe sur le patrimoine culturel (Convention de Faro, 2005);
2. participer à la réflexion de l’Etat français relative à la défense, au niveau européen, de l’exception culturelle, afin d’engager l’UE à considérer les biens et services culturels, numériques ou non, comme relevant des “services d’intérêt général” et du bien public de l’Europe ;
3. s’attacher à soutenir, aux côtés des industries culturelles indépendantes, les acteurs culturels indépendants (cinémas, librairies indépendantes, cafés culture, disquaires, galeries…) ;
4. promouvoir l’engagement de la puissance publique, nationale comme locale, en tant qu’opératrice directe sur le réseau Internet ;
5. s’appuyer sur les services déconcentrés du ministère de la Culture en termes de conseil et d’expertise afin de placer les décisions locales à l’horizon de leur portée nationale et favoriser autant que possible, en toute autonomie et par le dialogue, l’exigence de partenariat avec l’Etat au niveau local ;
6. défendre le principe des libres co-financements sans condition des projets liés aux arts et à la culture ;
7. maintenir le soutien aux équipements culturels et permettre l’expression de la diversité des expressions artistiques – savantes, populaires, traditionnelles, de toutes origines – et de leurs modalités : professionnelles comme en amateur ;
8. réaffirmer le rôle essentiel des professionnels des arts et de la culture et prendre en compte par une attitude d’écoute et de reconnaissance effectives la légitime contribution de chacun et de tous à la vie symbolique commune ;
9. parfaire la professionnalisation des services culturels des collectivités territoriales et promouvoir au sein des services territoriaux la transversalité des enjeux culturels ;
10. conduire avec l’Etat la généralisation de l’Education artistique et culturelle (EAC), sans se substituer à sa responsabilité et sans accepter un transfert de cette responsabilité, lequel ne pourrait qu’accroître les inégalités entre territoires ;
11. inciter les responsables des équipements et des projets culturels à adapter leurs pratiques afin de répondre aux nouvelles exigences induites par la mutation numérique ;
12. encourager les initiatives culturelles relevant de l’éducation populaire ainsi que celles qui s’inscrivent dans le champ de l’économie sociale et solidaire ;
13. veiller au respect de l’autonomie de la vie artistique ;
14. reconnaître et valoriser l’indéniable apport socio économique de l’art et de la culture ;
15. s’engager avec constance au sein du Conseil des collectivités territoriales pour le développement culturel (CCTDC) – future composante du Haut Conseil des Territoires – en tant que force de propositions et d’avis, soucieuse de concilier proximité et cohérence nationale dans la prise en compte des enjeux culturels et artistiques ; Les associations d’élus s’engagent, par la présente déclaration et dans l’esprit de solidarité et de dialogue entre collectivités affirmé dans les précédentes Déclarations d’Avignon 2010 et 2012, à poursuivre la réflexion et la concertation afin de refonder l’ancrage des politiques culturelles au coeur des politiques publiques.