Alors que les sénateurs sont en train de réécrire en seconde lecture le projet de loi Notre pour le rapprocher de leur première version du texte, le président de la République, François Hollande, s’est livré hier à Limoges à un plaidoyer de la réforme territoriale « qui sera votée à l’été », s’efforçant d’apaiser « les inquiétudes ».
« Cette réforme, je l’ai voulue. On en parlait depuis tant d’années. Il y a des sujets, comme cela, en France, dont on parle depuis toujours. Et je pense qu’on (en) parle pour ne pas les faire », a lancé le chef de l’Etat devant un parterre d’élus lors de la signature du Contrat de Plan Etat-Région Limousin d’un montant de 591 millions d’euros pour la période 2015-2020.
Le volet compétences des collectivités territoriales du projet de loi Notre « permettra de donner plus de lisibilité, plus de cohérence et aussi plus de moyens pour agir », a souligné François Hollande, assurant que le texte « sera voté à l’été ».
Ce projet de loi Notre vient compléter le redécoupage, au 1er janvier 2016, de la France en 13 grandes régions. « Toute réforme suscite plus d’inquiétude que d’engouement. Il faut apaiser les inquiétudes », a admis le chef de l’Etat. « Je pense notamment, a-t-il spécifié, aux villes qui vont perdre leur statut de capitale régionale ». « La réforme territoriale ne se fait contre les villes ou contre les territoires, elle se fait avec tous les territoires et pour que toutes les villes puissent être également bénéficiaires et avec des territoires ruraux qui doivent comprendre aussi qu’ils sont aussi du ressort de la France », a-t-il ajouté.
« Les grandes régions verront leurs compétences élargies, en matière de mobilité, de développement économique, d’aménagement du territoire », a poursuivi le président de la République. Quant aux départements, ils vont rester, selon lui, « un échelon de solidarité entre les personnes… et un échelon de proximité ». Quant aux intercommunalités, elles « disposeront de la taille et des moyens nécessaires pour équiper les territoires ruraux », a-t-il enchaîné.
Evoquant la question des trains Intercités, remise d’actualité à la suite du rapport du député Philippe Duron (lire Maire info du 27 mai), François Hollande a estimé notamment nécessaire de « clarifier les dessertes qui relèvent de la proximité, donc les TER et celles des grandes lignes d’intérêt national, qui relèvent de l’Etat ». Il faut « inciter la SNCF à faire mieux en termes de coûts, de services et également de confort », a-t-il ajouté.
Certaines dessertes, a-t-il encore dit, « ne peuvent plus être assurées par le rail. On peut avoir ce débat. Moi, je préfère que des territoires soient bien desservis par le car plutôt que pas desservis du tout par le train ».
François Hollande avait signé auparavant le Contrat de Plan Etat-Région Limousin devant financer à hauteur de 591 millions d’euros des projets de développement du Limousin entre 2015 et 2020.
L’Etat contribuera à hauteur de 324,2 millions d’euros et le conseil régional pour 266,9 millions, a précisé l’Elysée. Ce CPER entre l’Etat et une région pour laquelle, a dit le chef de l’Etat, il éprouve « un attachement particulier » contribuera notamment au « désenclavement » du Limousin, « désenclavement ferroviaire », « désenclavement routier », « désenclavement numérique ». (Avec Afp)
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