Une rentrée scolaire marquée par l’arrêt des emplois aidés

Le retour de près d’un tiers (28,7 %) des écoliers à la semaine de 4 jours d’école reste la nouveauté de cette rentrée, marquée par ailleurs par les fortes inquiétudes liées au non renouvellement ou à l’arrêt de nouveaux emplois aidés.
Après la rencontre vendredi des associations d’élus avec les ministres du Travail, de la Cohésion des territoires et de l’Éducation nationale, les préfets avaient pour consigne de régler au cas par cas les problèmes rencontrés par les maires pour faire face à la rentrée (lire Maire info du 1er septembre).
Mais le temps aura été trop court pour que cela s’organise pour ce lundi. Dans la Manche, le maire de Sartilly-Baie-Bocage n’a finalement pas ouvert les grilles de son école. « Les services de l’Etat et la commune travaillent sur un accord dans les prochaines heures », expliquait à Maire info Gaëtan Lambert ce week-end. II espérait « un dénouement heureux pour une ouverture des écoles mardi au plus tôt ». Les services de l’Éducation nationale devront également faire avec moins d’emplois aidés. Le syndicat d’enseignants, le SNUipp, redoute d’ailleurs la suppression d’un certain nombre d’aides administratives accordées aux directeurs et directrices d’école.
Comme le ministère l’avait annoncé le 18 juillet, plus d’un tiers des écoles (31,8 %) repassent à la semaine de 4 jours (lire Maire info du 19 juillet). Si certains maires espéraient encore cet été pouvoir continuer à bénéficier à la rentrée du fonds national de soutien aux communes (pour les rythmes scolaires), pour financer les accueils du mercredi matin, le ministre a cette fois été très clair : celles qui sont à 4 jours « n’en bénéficieront plus et elles le savent », dit Jean-Michel Blanquer lors de sa conférence de presse de rentrée. Toutes les autres continueront à en bénéficier. Le ministre ne s’est pas engagé, en revanche, pour après 2018, même si, à titre personnel, il se dit « favorable à une pérennisation au-delà de 2018 ». Mais il a une fois encore souligné qu’il souhaiterait dans ce cas que l’aide soit corrélée à la qualité du programme éducatif de territoire (PEDT).
Autre mesure entrant en application dès cette rentrée, la réduction à 12 élèves des effectifs de classes de CP dans les réseaux d’éducation prioritaire renforcé (Rep+). Dans la très grande majorité des cas (86 %), les locaux ont permis que ces classes soient dédoublées comme le demandait le ministère. C’est un peu plus que prévu. Dans les autres cas, faute de locaux disponibles, deux maîtres se partagent une même classe. Lors de sa conférence de presse, le ministre est revenu sur le calendrier pour la mise en place de ce dédoublement dans les classes de CE1. Il sera repoussé à la rentrée suivante et étalé sur deux années. Toujours pas de précision sur les modalités d’aide des communes qui devront engager des travaux pour cela.
Les maires retiendront enfin l’ambition du ministre « d’amplifier » la politique engagée par le gouvernement précédent, en direction des écoles rurales et de montagne. Il maintient l’idée de signer (ou renouveler) des conventions ruralité dans la vingtaine de départements concernés qui ne l’ont pas encore fait. Car « elles permettent de maintenir et d’améliorer une offre éducative de qualité ». Le fond pourra en revanche évoluer, le ministre ayant évoqué son souhait de développer les internats ou de rapprocher écoles et collèges. C’est visiblement dans ce cadre qu’il faut interpréter la promesse du président de la République faite lors de la conférence nationale des territoires, mi-juillet : « Il n’y aura plus de fermetures de classe dans les écoles publiques ».
Cette année, 6 791 700 élèves du premier degré seront scolarisés dans 51 300 écoles avec en moyenne 23,1 élèves par classe en élémentaire et 25,5 en pré-élémentaire.

E.S.

© sources : AMF France (www.amf.asso.fr) – 04/09/2017

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